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Version approuvée par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques le 26 août 2016. Cette version n'est pas mise à jour en continu.

5.5 Évolution de l’urbanisation

Les municipalités sont des entités politico-administratives dont la délimitation territoriale peut changer avec le temps. Les raisons qui amènent ces changements sont diverses, mais elles sont très souvent reliées à la dynamique économique, à l’urbanisation ou à l’évolution du réseau routier. Des raisons culturelles ou historiques peuvent également en être la cause, comme dans le cas de revendications territoriales par les nations amérindiennes. Ces modifications territoriales peuvent prendre diverses formes telles que des fractionnements, des annexions, des fusions ou des regroupements qui s’ensuivent souvent de changements de noms ou de statuts juridiques (Atlas Québec et Chaudière Appalaches, 2005a). Ces transformations peuvent être issues d’une volonté locale, mais il arrive également que le gouvernement provincial, de qui dépendent les affaires municipales, en soit l’instigateur. Sur le territoire de la zone de l’OBV de la Capitale, les municipalités n’ont pas échappé à cette tendance. Ainsi, depuis l’arrivée des premiers colons, la carte municipale a souvent été transformée. Au XVIIe siècle, les habitants de Québec occupaient l’étroite bande de terre entre le promontoire et le port, puis le promontoire même de façon à se rapprocher des institutions religieuses et de l’administration de la colonie. L’occupation du territoire a également grandement été influencée par la construction et l’amélioration des fortifications de la ville (Vallières, 2012).

Au XIXe siècle, l’urbanisation s’étend vers l’ouest sur le promontoire, sur les rives de la rivière Saint-Charles et au pied de la face nord du promontoire. Les nouvelles municipalités alors créées ont été annexées à la ville de Québec à la fin du XIXe siècle et correspondent à ce que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de Saint-Roch, de Saint-Sauveur et de Saint-Jean-Baptiste (Vallières, 2012). En 1909, la municipalité de Limoilou est également annexée à Québec. D’abord rattachée à la municipalité de banlieue de Saint-Roch-de-Québec, créée en 1855, la municipalité de Limoilou a été formée en 1893. Son territoire correspondait alors à ce qu’on appelle aujourd’hui le quartier du Vieux-Limoilou. Limoilou s’est agrandi en 1914, en 1924, en 1929 pour atteindre les dimensions qu’on lui connaît aujourd’hui (Ville de Québec, 2012a).

Le déplacement de l’urbanisation vers l’ouest et vers le nord s’est rapidement accentué depuis les années 1950. On assiste à cette époque au développement de plusieurs municipalités telles que Sillery, Sainte-Foy, Cap-Rouge, Charlesbourg, Beauport, Loretteville, L’Ancienne-Lorette ou encore Sainte-Monique-des-Saules, Neufchâtel, Charlesbourg-Ouest ou La Petite-Rivière (Vallières, 2012). Parmi ces dernières, certaines se sont fusionnées avec la ville de Québec en raison de problèmes d’alimentation en eau potable. Un bref descriptif de certaines municipalités et des changements territoriaux qui ont accompagné leur disparition est présentée ci-dessous :

Figure 5.5.1: Schéma de modifications des constitutions de l’ensemble des anciennes municipalités formant la ville de Québec (crédit: Ville de Québec)

Sainte-Monique-des-Saules

Formée en 1945, la paroisse de Sainte-Monique-des-Saules faisait à l’origine partie de L’Ancienne-Lorette. Cette portion de territoire se détache toutefois de cette dernière en janvier 1953 pour former la municipalité de Sainte-Monique-des-Saules qui deviendra la ville de Les Saules le 2 mai 1960. Faisant face à un problème d’alimentation en eau potable, la population voit le bien-fondé d’une fusion avec la ville de Québec qui se concrétisera le 1er août 1970 (Ville de Québec, 2012b).

Neufchâtel

La paroisse de Saint-Ambroise-de-la-Jeune-Lorette a été fondée en 1795. En 1855, elle prend le nom de Saint-Ambroise et forme alors une municipalité de paroisse. Toutefois, une partie de cette municipalité s’urbanise plus vite que l’autre. Une partie se détache donc en 1904 pour former le village de Saint-Ambroise qui deviendra Loretteville en 1913; l’autre partie conserve le nom de Saint-Ambroise jusqu’en septembre 1963, date à laquelle elle change son nom pour Neufchâtel. Elle obtiendra le statut de ville un an plus tard. Comme pour la ville de Les Saules, c’est le problème d’alimentation en eau potable qui est à l’origine de sa fusion avec la ville de Québec le 1er janvier 1971 (Ville de Québec, 2012c).

Charlesbourg-Ouest

Autrefois inclus dans Charlesbourg, ce territoire prend son indépendance le 15 décembre 1952 pour former la municipalité de Charlesbourg-Ouest, qui a été annexée à la ville de Québec le 1er mai 1973. Le quartier prendra le nom de Lebourgneuf en février 1988 (Ville de Québec, 2012c).

La Petite-Rivière

Le territoire de La Petite-Rivière était autrefois rattaché à la municipalité de Saint-Roch-de-Québec qui, lors de son démantèlement, donnera naissance aux municipalités de Saint-Sauveur (1872), de Saint-Malo (1893) et de Limoilou (1893). C’est la nouvelle municipalité de Saint-Malo qui englobera alors le territoire de La Petite-Rivière. En 1902, Saint-Malo est démantelée à son tour pour permettre la création de la municipalité de La Petite-Rivière qui est alors séparée de Saint-Malo par l’actuelle avenue Saint-Sacrement. En 1914, La Petite-Rivière perd une partie de son territoire au profit de la ville de Québec qui annexe le secteur situé au sud de la rivière Saint-Charles, entre le pont Scott et l’avenue Saint-Sacrement. L’année suivante a lieu un autre démembrement de La Petite-Rivière avec la formation, à même son territoire, de la municipalité de Québec-Ouest (qui deviendra Vanier). Ayant acquis son statut de ville en 1955, La Petite-Rivière change son nom pour celui de Duberger en 1964. Le problème de l’eau potable amène une fusion avec la Ville de Québec le 1er août 1970 (Ville de Québec, 2012b).

Saint-Félix-du-Cap-Rouge

En 1862, la paroisse de Saint-Félix-du-Cap-Rouge est érigée et en 1872, la municipalité voit le jour sous le même nom (Ville de Québec, 2012d). Elle changera de nom officiel et de statut en 1983 lorsqu’elle devient la ville de Cap-Rouge (Commission de toponymie, 1997a).

Saint-Augustin-de-Desmaures

Fondée en 1679, la paroisse de Saint-Augustin-de-Desmaures ou Demaure fera l’objet d’une érection canonique en 1691, bien qu’aucun document ne puisse le certifier, puisque les registres s’ouvriront en 1693. La paroisse de Saint-Félix-du-Cap-Rouge en sera détachée en 1862. Ce n’est qu’en 1845 que sera créée la municipalité de paroisse. Abolie en 1847 et rattachée à la municipalité de comté, elle sera rétablie en 1855, puis obtiendra le statut de municipalité en 1995 (Commission de toponymie, 1997b).

Notre-Dame-de-Miséricorde-de-Beauport

La paroisse Notre-Dame-de-Miséricorde-de-Beauport, érigée en 1684, voit ses limites fixées en 1722 et devient la municipalité du même nom en 1855. De la municipalité originale se sont détachés plusieurs nouvelles municipalités entre 1897 et 1937 dont Saint-Michel-Archange (1897), Montmorency (1902) Saint-Louis-de-Courville (1910, renommé Courville en 1912), Giffard (1912), Beauport (1913), Beauport-Est (1921 et renommé Villeneuve en 1951) et Beauport-Ouest (1937) (Ville de Québec, 2003). La partie subsistante a été renommée Saint-Thérèse-de-Lisieux en 1945. En 1976 la nouvelle ville de Beauport est créée suite au regroupement des municipalités de Giffard, Courville, Beauport, Villeneuve, Montmorency, Sainte-Thérèse-de-Lisieux et Saint-Michel-Archange, auquel on a accolé l’étiquette de Grand-Beauport (Commission de toponymie, 1997c).

Figure 5.5.2: Évolution de l’étendue urbaine entre 1940 et 2001

En 2002, les fusions municipales initiées par le gouvernement du Québec changent une nouvelle fois le portrait territorial de la Communauté urbaine de Québec. Les 13 municipalités qui composaient autrefois la Communauté urbaine de Québec sont alors fusionnées pour former une nouvelle et grande ville de Québec (Ville de Québec, 2003). En 2004, toutefois, le gouvernement ouvre la porte aux municipalités qui souhaitent défusionner. Seules les municipalités de L’Ancienne-Lorette et de Saint-Augustin prendront alors cette voie et sont reconstituées en 2006 (Commission de toponymie, 1997b; Ville de L’Ancienne-Lorette, 2012).

Depuis quelques années, les municipalités au nord de Québec connaissent un accroissement important de leur population. L’attrait de la villégiature et de la nature près de la ville est fort et les municipalités périphériques telles que Lac-Beauport et Stoneham-et-Tewkesbury en bénéficient. De même, l’accroissement de la mobilité des gens et de l’offre en transport (nouvelles routes et autoroutes) facilitent la migration de la population vers les banlieues plus éloignées. Ce phénomène de société est important et des mesures appropriées doivent être prises afin de préserver les ressources et l’intégrité des terres agricoles et des territoires naturels. Sur le territoire de l’OBV, la carte ci-dessous illustre l’étendue des espaces urbains en 1940, 1960, 1980 et 2001.

SOURCES

ATLAS QUÉBEC ET CHAUDIÈRE-APPALACHES. 2005. Évolution du territoire municipal. En ligne: http://atlascnca.ggr.ulaval.ca/. Consulté le 12 février 2015.

BEAUPORT EXPRESS. 2009. Beauport, un noyau fondateur de Québec. Cahier spécial. 24 pages. En ligne: http://www.ville.quebec.qc.ca/docs/publications/87_publication_5_182.pdf. Consulté le 26 mars 2012.

COMMISSION DE TOPONYMIE. 1997 a. Cap-Rouge. Noms et lieux du Québec. En ligne: http://www.toponymie.gouv.qc.ca/ct/ToposWeb/fiche.aspx?no_seq=135532 Consulté le 26 mars 2012.

COMMISSION DE TOPONYMIE. 1997 b. Saint-Augustin-de-Desmaures. Noms et lieux du Québec. En ligne: http://www.toponymie.gouv.qc.ca/ct/ToposWeb/fiche.aspx?no_seq=393811. Consulté le 26 mars 2012.

COMMISSION DE TOPONYMIE. 1997 c. Beauport. Noms et lieux du Québec. En ligne: http://www.toponymie.gouv.qc.ca/ct/ToposWeb/fiche.aspx?no_seq=4357. Consulté le 26 mars 2012.

COMMUNAUTÉ MÉTROPOLITAINE DE QUÉBEC (CMQ). 2006. État de situation préparé dans le cadre de l’élaboration du schéma métropolitain d’aménagement et de développement (SMAD). En ligne: www.cmquebec.qc.ca/documents/publication/etat_situation_2006/chapitre_3.pdf. Consulté le 26 mars 2012.

VALLIÈRES, M. 2012. Québec (ville). L’Encyclopédie canadienne. Fondation Historica du Canada. En ligne: http://www.thecanadianencyclopedia.com/fr/article/quebec-city/. Consulté le 26 mars 2012.

VILLE DE QUÉBEC. 2003. Modifications des constitutions de l’ensemble des ex-villes formant la ville de Québec. En ligne: http://www.ville.quebec.qc.ca/archives/souvenirs_quebec/jalons_historiques/ Consulté le 26 mars 2012.

VILLE DE QUÉBEC. 2009. Beauport. En ligne: http://www.ville.quebec.qc.ca/apropos/portrait/arrondissements/beauport/index.aspx. Consulté le 26 mars 2012.

VILLE DE QUÉBEC. 2012 a. Vieux-Limoilou. En ligne: http://www.ville.quebec.qc.ca/toponymie/repertoire/fiche.aspx?IdFiche=1395. Consulté le 26 mars 2012.

VILLE DE QUÉBEC. 2012 b. Duberger-Les Saules. En ligne: http://www.ville.quebec.qc.ca/toponymie/repertoire/fiche.aspx?IdFiche=10424. Consulté le 26 mars 2012.

VILLE DE QUÉBEC. 2012 c. Neufchâtel Est/Lebourgneuf. En ligne: http://www.ville.quebec.qc.ca/toponymie/repertoire/fiche.aspx?IdFiche=10444. Consulté le 26 mars 2012.

VILLE DE L’ANCIENNE-LORETTE. 2012. L’histoire de L’Ancienne-Lorette. En ligne: http://www.lancienne-lorette.org/fr/ville/histoire_et_patrimoine/lhistoire_de_lancienne-lorette.php. Consulté le 26 mars 2012.

Mis à jour le 16 février 2015

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