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Version approuvée par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques le 26 août 2016. Cette version n'est pas mise à jour en continu.

2.2 Érosion des berges

Description de la problématique

L’érosion résulte de processus naturels et anthropiques par lesquels les sols des berges d’un cours d’eau sont arrachés, puis transportés sous forme de fines particules par les courants et déposés plus loin en aval. Ce processus sédimentaire est un élément fondamental de la dynamique des cours d’eau. Ce phénomène se produit lorsque les forces d’entraînement dues à la vitesse du courant et sa turbulence sont capables de vaincre le poids des particules, leur frottement l’une sur l’autre et leur cohésion éventuelle. Le choc est plus brutal lorsque la direction du courant fait un angle avec la berge. C’est donc un phénomène affectant principalement les berges concaves des courbes, mais se produisant aussi dès qu’un obstacle perturbe le courant (Degoutte, 2006).

La figure suivante illustre bien comment les obstacles peuvent favoriser l’érosion de la berge. Ainsi un arbre abattu peut provoquer l’érosion de la berge opposée d’une petite rivière, par courant réfléchi. Le tourbillon provoqué par le tronc d’un arbre en place peut éroder la berge. À l’aval d’un seuil, les tourbillons tendent à éroder les deux berges aval. Un rétrécissement créé par une souche avancée crée  un courant de retour qui peut amorcer une encoche d’érosion (Degoutte, 2006).

Figure 2.2.1 : Exemples de zones sensibles à l’érosion : dans une courbe (a); par courant de retour (b); par courant réfléchi dû à un arbre tombé (c); par dissipation d’énergie à l’aval d’un seuil (d). Tiré de Degoutte, 2006.

Lorsque les berges sont cohérentes, l’érosion par le courant peut conduire à la création de zones en surplomb. Cette possibilité est facilitée si les berges sont stratifiées avec à leur base des matériaux grossiers (graviers ou sables) et des limons à leur sommet. À terme, ces surplombs sont instables et s’effondrent brutalement sous leur propre poids. L’effondrement est une conséquence directe de l’érosion de la berge.

L’érosion est à la base un phénomène naturel influencé notamment par le climat, la topographie, le type de substrat ainsi que la couverture végétale. Ce phénomène peut toutefois être aggravé par certains facteurs de nature anthropique. Ainsi les pratiques culturales inadaptées à proximité des cours d’eau, le déboisement et/ou la régression du couvert végétal, la circulation de véhicules sur les berges et dans les cours d’eau, le passage de bateaux ou autres embarcations nautiques, l’urbanisation et le ruissellement urbain ainsi que les interventions en rivières (barrages, digues, etc.) sont tous des éléments qui peuvent accentuer l’érosion dans un cours d’eau (Environnement Canada, 2010).

Distribution des problèmes sur le territoire

Bassin versant Localisation spécifique Description du problème Statut
Saint-Charles Rivière des Hurons En 2007, 45% des rives étaient en érosion. Existant
Rivière Noire En 2007, 35% des rives étaient en érosion. Existant
Rivière Hibou En 2007, 71% des rives étaient en érosion. Existant
Rivière Jaune En 2007, 38% des rives étaient en érosion. Existant
Ruisseau du Valet En 2007, 49% des rives étaient en érosion. Existant
Rivière Nelson En 2007, 49% des rives étaient en érosion. Existant
Rivière du Berger En 2009, 35% des rives étaient en érosion. Existant
Rivière Lorette En 2009, 34% des rives étaient en érosion. Existant
Rivière Saint-Charles En 2007, 51% des rives étaient en érosion. Existant
Cap Rouge Rivière du Cap Rouge En 2009, 81 segments de rives étaient érosion pour un total de 3 772 m. Existant
Beauport Rivière Beauport 32 % des rives présentaient des signes d’érosion à divers degrés Existant
Saint-Augustin Lac Saint-Augustin En 2002 on comptait 20% des rives qui présentaient des signes d’érosion à divers degrés. Existant
Du Moulin Ruisseau du Moulin Cinq secteurs présentaient des signes importants d’érosion en 2009. Existant
Bordure du Fleuve Bordure du Fleuve Selon des relevés faits en 1996, 4625 m de rives naturelles et 1850 m de rives anthropiques étaient instables sur le territoire de l’agglomération de Québec. Existant
Ensemble du territoire Plusieurs lacs et cours d’eau Il y a de nombreux lacs et cours d’eau sur le territoire pour lesquels il n’y a pas d’information disponible, ou pour lesquels l’information est désuète ou incomplète. À documenter

Nature et causes des problèmes ainsi que leurs effets

Bassin versant de la rivière Saint-Charles

Rivière des Hurons

Nature du problème

La caractérisation des berges de la rivière des Hurons réalisée par l’APEL en 2007 montre que 35 % des rives comprennent moins de 80 % de végétation naturelle, que 45 % sont en érosion et que des murets ou remblais ont été relevés sur 7 % d’entre elles.

Causes du problème

Le type d’érosion observé pour ce cours d’eau est principalement du recul à la base (APEL, 2009) ce qui peut conduire à la création de zones en surplomb et à des effondrements. Bien que l’urbanisation soit pointée du doigt pour expliquer une partie du phénomène, les études réalisées à ce jour ne permettent pas de déterminer dans quelle proportion l’érosion observée est naturelle ou anthropique.

Effets

Les processus érosifs entraînent des quantités accrues de matières en suspension dans les cours d’eau. Par temps sec, les concentrations de MES sont faibles dans la rivière des Hurons. Lors des pluies, la rivière des Hurons apporte toutefois d’importantes charges sédimentaires vers lac Saint-Charles. À titre d’exemple, les résultats de MES et de débit mesurés à l’embouchure lors de la pluie du 18 juin 2008 (13,1 mm/6 h) ont permis d’estimer une charge de 2,9 kg MES/seconde transportée par la rivière des Hurons vers le lac Saint-Charles (APEL, 2009).

Les résultats obtenus dans les années subséquentes vont dans le même sens. Lors de fortes pluies, la charge sédimentaire dans la rivière des Hurons est importante. En 2010, une charge maximale de 156 mg/L a été observée pendant un évènement de pluie important (28 septembre 2010), laissant supposer que de l’érosion a eu lieu en amont dans les heures précédentes (APEL, 2011). Les résultats de 2011 présentent des charges en MES plus élevées dans la rivière des Hurons, avec un résultat maximal de 231 mg/L (APEL, 2012).

Figure 2.2.2: Concentrations de MES mesurées dans la rivière des Hurons et ses affluents en 2010 (APEL, 2011)
Figure 2.2.3: Concentrations de MES mesurées dans la rivière des Hurons et ses affluents en 2011 (APEL, 2012)

Rivière Noire

Nature du problème

La caractérisation des berges de la rivière Noire réalisée par l’APEL en 2007 montre que 42 % des rives comprennent moins de 80 % de végétation naturelle, que 35 % des berges sont en érosion et que des murets ou remblais ont été relevés sur 9 % des berges.

Causes du problème

Le type d’érosion observé pour ce cours d’eau est principalement du recul à la base (APEL, 2009) ce qui peut conduire à la création de zones en surplomb et à des effondrements. Bien que l’urbanisation soit pointée du doigt pour expliquer une partie du phénomène, les études réalisées à ce jour ne permettent pas de déterminer dans quelle proportion l’érosion observée est naturelle ou anthropique.

Effets

Par temps sec, les concentrations de MES sont faibles dans la rivière Noire alors que par temps de pluie, la charge sédimentaire est importante. Selon les résultats de 2010, une charge maximale de 212 mg/L a été enregistrée dans la rivière Noire pendant un évènement de pluie significatif (28 septembre 2010), laissant supposer que d’importants phénomènes érosifs ont eu lieu en amont dans les heures précédentes (APEL, 2011). En 2011, la situation sur la rivière Noire était particulière du fait de la présence du chantier de construction de l’axe routier 73/175. Des charges très importantes de MES ont été enregistrées dans la rivière Noire, allant jusqu’à 1280 mg/L, laissant supposer un phénomène d’érosion sur le chantier (APEL 2012).

Rivière Hibou

Nature du problème

La caractérisation des berges de la rivière Hibou réalisée par l’APEL en 2007 montre que 46 % des rives comprennent moins de 80 % de végétation naturelle, c’est 11 % de plus que pour la rivière des Hurons. Aussi, 71 % des berges sont en érosion, c’est 26 % de plus que la rivière des Hurons. Finalement, des murets ou remblais ont été relevés sur 7 % des berges.

Causes du problème

Le type d’érosion observé pour ce cours d’eau est principalement du recul à la base (APEL, 2009) ce qui peut conduire à la création de zones en surplomb et à des effondrements. Bien que l’urbanisation soit pointée du doigt pour expliquer une partie du phénomène, les études réalisées à ce jour ne permettent pas de déterminer dans quelle proportion l’érosion observée est naturelle ou anthropique.

Effets

Par temps sec, les concentrations de MES sont faibles dans la rivière Hibou alors que par temps de pluie, la charge sédimentaire est importante. Selon les résultats de 2010, une charge maximale de 116mg/L a été enregistrée dans la rivière Hibou pendant un évènement de pluie important (28 septembre 2010), laissant supposer que d’importants phénomènes érosifs ont eu lieu en amont dans les heures précédentes. Toutefois, à l’époque, quelques centaines d’unités d’habitation étaient en construction dans le bassin versant de la rivière Hibou. La charge accrue en MES pourrait donc être en partie attribuable à de l’érosion sur les chantiers de construction (APEL, 2011). Les charges enregistrées en 2011 étaient moindres, avec un maximum de 34 mg/L lors d’un évènement de pluie.

Rivière Jaune

Nature du problème

La caractérisation des berges de la rivière Jaune réalisée par l’APEL en 2007 montre que 46 % des rives comprennent moins de 80 % de végétation naturelle, que 38 % sont en érosion et que des murets ou remblais ont été relevés sur 10 % d’entre elles.

Causes du problème

Le type d’érosion observé pour ce cours d’eau est principalement du recul à la base (APEL, 2009) ce qui peut conduire à la création de zones en surplomb et à des effondrements. Bien que l’urbanisation soit pointée du doigt pour expliquer une partie du phénomène, les études réalisées à ce jour ne permettent pas de déterminer dans quelle proportion l’érosion observée est naturelle ou anthropique.

Effets

Selon les résultats de 2011, une charge maximale de 84 mg/L a été enregistrée à une station sur la rivière Jaune suite à des évènements de mouvements de sols qui ont eu lieu l’arrondissement de Charlesbourg en mai 2011 (APEL, 2011). Une charge moindre de 58 mg/L a également été enregistrée à une autre station, quelques jours après des inondations importantes. Les processus érosifs étaient peut-être en cause à cet endroit.

Figure 2.2.4: Concentrations de MES mesurées dans la rivière Jaune et le ruisseau du Valet en 2011 (APEL, 2012)

Ruisseau du Valet

Nature du problème

La caractérisation des berges du ruisseau du Valet réalisée par l’APEL en 2007 montre que 32 % des rives comprennent moins de 80 % de végétation naturelle, que 49 % sont en érosion et que des murets ou remblais ont été relevés sur 8 % d’entre elles.

Causes du problème

Le type d’érosion observé pour ce cours d’eau est principalement du recul à la base (APEL, 2009) ce qui peut conduire à la création de zones en surplomb et à des effondrements. Bien que l’urbanisation soit pointée du doigt pour expliquer une partie du phénomène, les études réalisées à ce jour ne permettent pas de déterminer dans quelle proportion l’érosion observée est naturelle ou anthropique.

Effets

Selon les résultats de 2011, une charge maximale de 22mg/L a été enregistrée à une station sur le ruisseau du Valet par temps de pluie (APEL, 2012). Les processus érosifs en amont sont probablement en cause, bien que ceux-ci semblent moins importants que sur d’autres rivières.

Rivière Nelson

Nature du problème

La caractérisation des berges de la rivière Nelson réalisée par l’APEL en 2007 montre que 32 % des rives comprennent moins de 80 % de végétation naturelle, que 49 % sont en érosion et que des murets ou remblais ont été relevés sur 8 % d’entre elles.

Causes du problème

Le type d’érosion observé pour ce cours d’eau est principalement du recul à la base (APEL, 2009) ce qui peut conduire à la création de zones en surplomb et à des effondrements. Bien que l’urbanisation soit pointée du doigt pour expliquer une partie du phénomène, les études réalisées à ce jour ne permettent pas de déterminer dans quelle proportion l’érosion observée est naturelle ou anthropique.

Effets

Selon les résultats de 2011, une charge maximale de 180mg/L a été enregistrée à une station sur la rivière Nelson par temps de pluie (APEL, 2012). Les processus érosifs en amont sont probablement en cause.

Figure 2.2.5: Concentrations de MES mesurées dans la rivière Nelson et le ruisseau Savard en 2011 (APEL, 2012)

Rivière du Berger

Nature du problème

La caractérisation des berges de la rivière du Berger a été faite par le Conseil de bassin de la rivière Saint-Charles en 2009. Les résultats montrent que, sur les 9 453 m de rives caractérisées, 63 % comprennent moins de 80 % de végétation naturelle, que 35 % sont en érosion et que des murets ou remblais ont été relevés sur 35 % d’entre elles (Trépanier, 2010).

Causes du problème

Le bassin versant de la rivière du Berger, en majeure partie urbanisé, réagit rapidement après une pluie, même de faible intensité (Poirier, 1999). Pour cette raison, les variations de débit et les marnages sont fréquents, favorisant de ce fait une érosion accrue des berges. En outre, l’érosion est accentuée par l’intervention humaine en milieu riverain. L’élimination de la végétation, le remblayage ou le manque d’entretien de murets existants en sont quelques exemples.

Effets

Les effets de l’érosion des berges consistent en une augmentation de la quantité de MES dans le cours d’eau. Une étude réalisée en 1993 par Asseau a permis d’estimer que la quantité de sédiments véhiculés par la rivière était de l’ordre de 86 %, alors que 14 % proviendrait d’apports urbains (Poirier, 1999). L’échantillonnage réalisé par l’APEL en 2011 dévoile une charge maximale de 214 mg/L, mesurée en temps de pluie, signe que les processus érosifs sont bien présents dans ce cours d’eau.

Figure 2.2.6: Concentrations de MES mesurées dans la rivière du Berger et et le ruisseau des Commissaires en 2011 (APEL, 2012)

Rivière Lorette

Figure 2.2.7: Concentrations de MES mesurées dans la rivière Lorette en 2011 (APEL, 2012)
Nature du problème

La caractérisation des berges de la rivière Lorette a été faite par le Conseil de bassin de la rivière Saint-Charles en 2009. Les résultats montrent que,  sur les 6230 m de rives caractérisées, 73 %  comprennent moins de 80 % de végétation naturelle, que 34 % sont en érosion et que des murets ou remblais ont été relevés sur 21 % d’entre elles (Trépanier, 2010).

Causes du problème

Outre les facteurs naturels, on peut attribuer une partie de l’érosion à l’urbanisation et au ruissellement urbain, qui entraîne une surcharge et une augmentation de débit important en temps de pluie. Même à l’état naturel,  la rivière Lorette réagissait rapidement aux épisodes de pluies. Cette situation s’est aggravée avec l’urbanisation. En outre,  les activités agricoles ont laissé, dans certains secteurs, des sols pratiquement dénudés, sans bande riveraine.

Effets

L’échantillonnage réalisé par l’APEL en 2011 dévoile une charge maximale de 104 mg/L, mesurée en temps de pluie, et les quantités de MES demeurent élevés jusqu’à 24 à 38 heures après l’évènement (APEL, 2012).

Rivière Saint-Charles

Nature du problème

La caractérisation des berges de la haute Saint-Charles réalisée par l’APEL en 2007 montre que 27 % des rives comprennent moins de 80 % de végétation naturelle, que 51 % sont en érosion et que des murets ou remblais ont été relevés sur 4 % d’entre elles. La dernière caractérisation des berges de la moyenne et de la basse Saint-Charles remonte à 2004 et a été faite par le Conseil de bassin de la rivière Saint-Charles avec un protocole différent.

Causes du problème

Le type d’érosion observé pour ce cours d’eau est principalement du recul à la base (APEL, 2009) ce qui peut conduire à la création de zones en surplomb et à des effondrements. Bien que l’urbanisation soit pointée du doigt pour expliquer une partie du phénomène, les études réalisées à ce jour ne permettent pas de déterminer dans quelle proportion l’érosion observée est naturelle ou anthropique.

Effets

L’échantillonnage réalisé par l’OBV de la Capitale en 2011 via le Réseau-rivières du Québec dévoile une charge maximale de 39 mg/L à la station du pont Marie-de-l’Incarnation. Cette station est située à environ 4 km de l’embouchure, dans une zone de sédimentation importante. Un important îlot de sable s’est d’ailleurs créé au fil des ans à cet endroit. L’apport important de sédiments à cet endroit est en partie dû aux processus érosifs en amont, mais aussi aux apports urbains et à l’impact de la présence du barrage Joseph-Samson en aval, qui retient les sédiments dans la rivière.

Figure 2.2.8: Concentrations de MES mesurées dans la rivière Saint-Charles et le ruisseau des Eaux-Fraiches en 2011 (APEL, 2012)

Bassin versant de la rivière du Cap Rouge

Rivière du Cap Rouge

Nature du problème

Un suivi de l’érosion des rives de la rivière du Cap Rouge en milieu urbain a été fait en novembre 2009 entre le seuil situé en amont du boulevard Wilfrid-Hamel et le pont de la rue St-Félix, situé à l’embouchure du cours d’eau. L’inspection des rives a permis d’identifier 81 segments de rives en érosion pour un total de 3 772 m (Écogénie, 2009).

Causes du problème

La portion urbaine du bassin versant de la rivière du Cap Rouge est caractérisée par une forte imperméabilisation des sols et de faibles superficies boisées. Cette multiplication des surfaces où le ruissellement est direct entraine des variations rapides et intenses du débit et une augmentation notable des débits de pointe (Écogénie, 2002). Les risques d’érosion sont donc fortement accrus.

En secteur agricole, l’absence de bandes riveraines, la présence de traverses à gué non enrochées, l’accès des animaux au cours d’eau (malgré la règlementation en vigueur), le mauvais état de ponceaux et les sorties de drains non enrochées contribuent de façon significative à accroitre les phénomènes d’érosion. Mentionnons également la présence de nombreux redressements et de modifications au drainage sur les terres agricoles, qui ont également pu contribuer à accentuer l’érosion.

Effets

Le suivi de la qualité de l’eau qui a été fait sur la rivière du Cap Rouge entre 2005 et 2010 a souvent été réalisé en conditions de débit de base, de sorte que peu d’échantillonnages ont été faits lorsque la majorité des matières solides est transportée par les eaux. Ainsi, lors du suivi régulier de la qualité de l’eau (2005 à 2010), les données ne dépassaient que rarement le critère de qualité A (6 mg/L). L’impact de l’érosion dans le cours d’eau est donc plus difficile à mesurer dans ce cas.

Lors du suivi en milieu agricole réalisé en 2010, les concentrations de MES variaient entre 0,25 mg/L et 257,3 mg/L. On peut donc supposer que certaines pratiques agricoles inadéquates ont eu un impact sur les processus érosifs du cours d’eau.

Enfin, lors du suivi des tributaires en 2009, les données ont été récoltées en temps de pluie afin de mieux représenter le transport de sédiments. Les médianes dépassent toutes le critère de qualité A pour les MES (Roche, 2010).

Figure 2.2.9: Concentration de la médiane et fréquence de dépassement en MES lors des trois campagnes d’échantillonnage dans le bassin de la rivière du Cap Rouge entre 2005 et 2010

Tableau 2.2.1 : Valeur médiane et fréquence de dépassement du critère A en MES lors des trois campagnes d’échantillonnage de la rivière du Cap Rouge entre 2005 et 2010

Bassin versant de la rivière Beauport

Rivière Beauport

Nature du problème

La Ville de Québec a récemment réalisé un Plan directeur de drainage pluvial pour le bassin de la rivière Beauport. Dans le cadre de ces travaux, une caractérisation de l’érosion des rives a été réalisée sur tout le parcours de la rivière. Les données de caractérisation qui nous ont été fournies ont permis de déterminer que 32 % des rives présentaient des signes d’érosion à divers degrés : forte érosion dans 4 % des cas, érosion moyenne dans 14 % des cas et faible érosion dans 13 % des cas.

Causes du problème

L’urbanisation et l’imperméabilisation des sols sont pointés du doigt pour expliquer une partie du phénomène, de même que l’intervention humaine en milieu riverain. Toutefois,les études réalisées à ce jour ne permettent pas de déterminer dans quelle proportion l’érosion observée est naturelle ou anthropique.

Effets

Selon les échantillonnages réalisés par l’OBV de la Capitale en 2001, les valeurs médianes de MES des deux stations sur la rivière Beauport respectent le critère de qualité A du sous-indice de l’IQBP (6,0 mg/L). Toutefois, 44% des échantillons dépassent ce critère, et le pic de concentration aux deux stations a lieu par temps de pluie (81,0 mg/L à la station parc Chabanel et 63mg/L à la station de Broqueville – le 6 septembre 2011), ce qui est un signe que les processus érosif sont actifs dans le bassin versant. Toutefois, il faut également tenir compte de la présence de 125 exutoires de conduites pluviales dans le bassin versant, qui peuvent amener leur lot de MES (Turmel, 2012).

Bassin versant du lac Saint-Augustin

Lac Saint-Augustin

Nature du problème

En 2002 on comptait 20 % des rives qui présentaient des signes d’érosion à divers degrés. On évaluait en outre que 9 % des rives demandaient des travaux majeurs de stabilisation (en milieu anthropique) (Lapierre et coll. 2002). Nous ne possédons pas pour le moment de données plus récentes sur l’état des rives du lac.

Causes du problème

Autour du lac Saint-Augustin, en 2002, 64 % des rives étaient à l’état naturel, alors que 36 % des rives étaient anthropiques. Sur le total des rives en érosion, 82 % se situent en milieu anthropique. Il apparait donc évident que le déboisement et l’artificialisation des rives ont contribué à accroitre les phénomènes d’érosion sur le lac Saint-Augustin.

Figure 2.2.10: Schéma représentant les pourcentages de rives stables et instables du lac Saint-Augustin selon le caractère naturel ou anthropique. Tiré de Lapierre et coll. 2002.

On pourrait sans doute aussi pointer du doigt les embarcations à moteur et les hydravions comme l’une des causes à l’érosion des berges du lac. En effet, les vagues engendrées par le passage de ces véhicules contribuent sans doute à l’érosion des berges, bien qu’aucune étude spécifique n’ait été réalisée.

Effets

Nous n’avons pas de données sur les charges en MES dans le lac Saint-Augustin. Toutefois, le niveau de transparence a été mesuré au fil des ans par la Ville de Québec et par le Réseau de surveillance volontaire des lacs. Les résultats de 2009 de la Ville de Québec présentent un degré de transparence de l’eau, mesurée avec un disque de Secchi, d’une valeur moyenne de 1,70 mètre. La turbidité est un élément qui peut traduire une teneur importante en matières en suspension, une teneur élevée en plancton ou encore une pollution ou une eutrophisation du plan d’eau.

Bassin versant du ruisseau du Moulin

Ruisseau du Moulin

Nature du problème

Cinq secteurs en particulier présentent des signes d’érosion (CAGEQ, 2009):

Secteur 1.       Au nord de l’autoroute 40, dans le secteur derrière les condos du boulevard Albert-Chrétien, les berges du ruisseau montrent de nombreuses traces d’érosion.

Secteur 2.       Au sud de l’autoroute 40 (avant la canalisation de la rue Loyola), les berges sont fréquemment sujettes à l’érosion, notamment dans le secteur des parcs Hawey et Petitclerc, de même que dans le secteur des vestiges du moulin des Jésuites/Goulet.

Secteur 3.       À l’angle de l’avenue du Vieux-Moulin et de la rue Dubord, on retrouve un endroit où la rive gauche (est) est très érodée.

Secteur 4.       D’importantes zones d’érosion des berges ont également été observées dans le fossé tributaire de voie publique longeant l’avenue du Bourg-Royal.

Secteur 5.       Les berges et les installations du Domaine de Maizerets sont sujettes à l’érosion.

Causes du problème

Secteur 1.       Le ruisseau dans ce secteur a été redressé, il y a plusieurs années, dans le cadre d’activités agricoles. Le talus qui y a été aménagé a une hauteur de 2,5 à 3 mètres et la pente y est très forte (de 25% à 54%), favorisant ainsi les processus érosifs.

Figure 2.2.11: Concentration de la médiane et fréquence de dépassement en MES lors de la campagne d’échantillonnage 2009, n=4

Secteur 2.       Les pentes et la hauteur des talus très élevées favorisent l’érosion des berges.

Secteur 3.       Les pentes et la hauteur des talus très élevées favorisent l’érosion des berges.

Secteur 4.       La pente, le manque de végétation ainsi que le ruissellement urbain favorisent l’érosion des sols.

Secteur 5.       Les fortes marées ont un impact important sur les berges et sur les installations du Domaine Maizerets.

Effets

La qualité de l’eau en ce qui concerne les matières en suspension démontre que l’eau est de qualité médiocre. Tous les échantillons prélevés en 2009 par la CAGEQ présentent  des taux de matières en suspension dépassant le seuil de 25 mg/l, que ce soit par temps sec ou par temps de pluie. La charge maximale enregistrée en temps de pluie est de 139 mg/L, démontrant que les processus érosifs sont actifs sur ce cours d’eau.

Bordure du Fleuve

Nature du problème

Selon des relevés faits par Argus en 1996, 4625 m de rives naturelles et 1850 m de rives anthropiques sont instables sur le territoire de l’agglomération de Québec (Argus 2001).

Causes du problème

Outre les caractéristiques naturelles du sol, l’instabilité des rives est attribuable à l’effet combiné des marées, des vagues créées par le vent ou le passage des bateaux, des courants et des glaces (Argus 2001).

Effets

Selon l’étude produite par Argus en 2001, chaque année, près de 6,5 millions de tonnes de matières en suspension traversent le territoire, dont 70 % lors de la crue printanière. C’est notamment sur les battures de Beauport qu’une partie importante de la charge sédimentaire se dépose au cours de l’été (5 cm chaque année). En outre, les grands marnages remettent un volume important de sédiments en suspension et engendrent un phénomène de sédimentation qui atteint des proportions pouvant aller jusqu’à 30 000t/an/km2 aux battures de Beauport (Argus 2001). Bien entendu, tous les sédiments qui traversent le territoire ne sont pas uniquement dus à l’érosion locale. Toutefois, cela permet de constater que les processus érosifs sont bien actifs sur de grandes portions du fleuve Saint-Laurent en amont.

Sources

APEL. 2009. Étude limnologique du haut-bassin de la rivière Saint-Charles, rapport final. Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord, Québec, 354 pages.

APEL. 2011. Suivi des rivières du haut-bassin de la rivière Saint-Charles – Campagne 2010. Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord, Québec, 38 pages + 1 annexe.

APEL. 2012. Suivi des rivières du bassin versant de la rivière Saint-Charles – Campagne 2011, Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord, Québec, 133 pages.

ARGUS. 2001. Mise en valeur du littoral de l’agglomération de la Capitale nationale du Québec: élaboration d’un cadre d’analyse régional. Commission de la Capitale nationale. 54 p. + annexes.

CAGEQ. 2009. Caractérisation du ruisseau du Moulin. Québec: Conseil de Quartier du Vieux-Moulin. Québec. 39 pages

DEGOUTTE, G., 2006. Diagnostic, aménagement et gestion des rivières. Paris: Lavoisier.

ÉCOGÉNIE. 2002. Étude sur l’érosion des rives des rivières Lorette et du Cap Rouge. Rapport final, Ville de Sainte-Foy. 27 pages + annexes

ÉCOGÉNIE. 2009. Suivi de l’érosion des rives de la rivière du Cap Rouge. Québec: Ville de Québec

ENVIRONNEMENT CANADA. 2010. État du Saint-Laurent – L’érosion des berges en eau douce. Louis-Filip Richard, Direction générale des sciences et de la technologie. 8 pages.

LAPIERRE, H. et B.-P. HARVEY. 2002. Portrait et plans d’actions de restauration des rives du lac Saint-Augustin. Projet réalisé dans le cadre de la Grande Corvée pour la Ville de Québec le Conseil de bassin du lac Saint-Augustin par BPHenvironnement. Québec, 12 p. + annexes.

POIRIER, P., 1999. Projet de mise en valeur des habitats aquatiques et riverains de la rivière du Berger. Étude d’avant-projet. Rapport d’étude réalisé par Aqua-Ressources inc. et présenté à Conservation faune aquatique Québec inc., Lac-Beauport. 52p. + 4 annexes.

ROCHE Ltée. 2010. Projet de recherche et développement sur le transport sédimentaire dans le bassin versant de la rivière du Cap Rouge. N/Réf. : 558587100. 137 pages + 3 annexes.

ROCHE Ltée. 2011 a. Suivi de la qualité de l’eau (2005-2010) de la rivière du Cap Rouge. N/Réf. : 621717100. 73 pages + 7 annexes.

ROCHE Ltée. 2011 b. Suivi de la qualité de l’eau dans la zone agricole du bassin versant de la rivière du Cap Rouge – Automne 2010. N/Réf. : 621717100. 51 pages + 5 annexes.

TRÉPANIER, J., 2010. Caractérisation en vue de la renaturalisation de la bande riveraine des lacs et rivières du bassin versant de la rivière Saint-Charles. Essai de Maîtrise. Québec, Université Laval. Présenté au Conseil de bassin de la rivière Saint-Charles. 45 p.

TURMEL, P.,  2012. Suivi de la qualité de l’eau dans le bassin versant de la rivière Beauport — 2011. Organisme des bassins versants de la Capitale. 15 pages + annexes.

Mis à jour le 13 février 2015

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