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Version approuvée par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques le 26 août 2016. Cette version n'est pas mise à jour en continu.

Démarche pour la détermination des enjeux, orientations et objectifs

Le Plan directeur de l’eau (PDE) est un document technique et scientifique qui rassemble des faits et des éléments d’information nécessaires à la compréhension de problématiques liées à l’eau, et à la prise de décisions pour favoriser la préservation de la ressource dans un souci de gestion par bassin versant.

Le PDE comprend :

  • l’analyse du territoire (portrait et diagnostic);
  • les enjeux, les orientations et les objectifs;
  • un plan d’action;
  • un programme de suivi et d’évaluation.

Le portrait constitue la première étape du PDE. Il consiste en une description des caractéristiques des bassins versants du territoire sur les plans physique, biologique et humain, et qui ont un lien, une influence ou un impact en matière de gestion de l’eau. Le diagnostic vient ensuite et complète l’étape de l’analyse du territoire. Le diagnostic est une étude des problématiques reliées à l’eau, aux écosystèmes et aux usages associés. Il expose les problèmes et leurs effets, en plus d’établir des relations entre les causes et les problèmes.

En ce qui a trait aux enjeux, ils regroupent toutes les problématiques de l’eau et ce que l’on veut garantir pour elle. De façon générale on reconnait six enjeux, qui se définissent comme suit :

Qualité de l’eau

Préservation et amélioration de la qualité de l’eau sur l’ensemble du territoire.

Qualité des écosystèmes

Préservation et restauration des milieux naturels sur l’ensemble du territoire.

Quantité

Gestion adéquate de la ressource de façon à minimiser les écarts entre les crues et les étiages, et à assurer une quantité suffisante pour permettre tous les usages.

Sécurité

Limitation des risques et des dommages causés par l’eau, ainsi que des impacts négatifs liés à certains usages de manière à assurer la sécurité des personnes et des biens.

Accessibilité

Préservation, mise en valeur et amélioration de l’accessibilité aux lacs et cours d’eau du territoire / Préservation des usages et récupération des usages perdus.

Culturalité

Préservation des liens culturels et patrimoniaux en lien avec l’eau, développement du sentiment d’appartenance, prise en compte des valeurs de la population et préservation des paysages.

Les orientations, quant à elles, correspondent aux directions choisies pour répondre aux problématiques identifiées dans le diagnostic. Elles sont regroupées par enjeu et constituent un premier pas vers l’élaboration des objectifs qui viendront les préciser.

Une fois les enjeux et les orientations déterminés, on doit se pencher sur l’élaboration des objectifs. Les objectifs sont directement liés aux problématiques identifiés dans le diagnostic. Ils représentent des cibles à atteindre, qui doivent, dans la mesure du possible, être quantifiables et réalisables dans un délai donné. Ils doivent être déterminés par les acteurs et approuvés par ceux qui mettront en œuvre les actions. Dans ce contexte, des tables de concertation ciblées ont été créées.

Ainsi, plusieurs groupes de travail ont été formés pour la détermination des objectifs liés aux enjeux du plan directeur de l’eau. Les tables de concertation étaient formées de membres du conseil d’administration de l’OBV de la Capitale, ainsi que d’experts extérieurs au conseil d’administration. Tous les membres du conseil d’administration ont été invités à participer, alors que les intervenants extérieurs ont été ciblés en fonction de leur expertise. Un total de 45 personnes a pris part aux différentes séances, certaines personnes participant à plus d’une rencontre.

Dans un souci de minimiser le nombre de rencontres pour les intervenants qui étaient amenés à participer à plusieurs groupes, certaines thématiques ont été regroupées lors d’une même rencontre. Six rencontres de concertation ont eu lieu et les sujets traités lors ces rencontres étaient les suivants :

2 avril 2013 – 11h30

Accessibilité

9 avril 2013

16 h

18h00

Qualité de l’eau / Qualité des écosystèmes / Accessibilité

Rencontre spécifique au lac Saint-Augustin

Rencontre spécifique à la Rivière Beauport et au Ruisseau du Moulin

15 avril 2013 – 11h30

Qualité des écosystèmes

25 juin 2013 – 11h30

Qualité de l’eau

Rencontre spécifique aux rivière Saint-Charles et du Cap Rouge

11 juillet 2013 – 11h30

Quantité / Sécurité

Au début de chaque rencontre, une courte présentation du contexte, des enjeux et des orientations était faite. Des fiches techniques ont également été produites et remises aux participants quelques jours à l’avance. Sans être exhaustives, ces fiches présentaient les faits et les données disponibles sur la problématique reliée, permettant une mise à niveau de tous les participants et stimulant la discussion.

Beaucoup d’éléments ont été dégagés de ces rencontres et une première liste d’objectifs et d’actions, comprenant également des modifications aux orientations originalement proposées, a été élaborée. Les participants sont ensuite sollicités à nouveau pour formuler leurs commentaires et suggestions de modifications, pour parvenir à une version finale qui sera adoptée par le conseil d’administration de l’OBV de la Capitale avant le dépôt du plan directeur de l’eau du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs.

Le rapport des rencontres de concertation ciblées est disponible ici.


Problématiques identifiées dans le diagnostic et orientations qui en découlent

Les orientations présentées ci-dessous sont issues d’un travail d’analyse fait dans le diagnostic pour déterminer les principales problématiques du territoire. Après une période de consultation de 2 mois auprès des intervenants du milieu, les enjeux, orientations et objectifs ont été adoptés par le conseil d’administration de l’OBV de la Capitale le 9 décembre 2013.

 Enjeu: Qualité de l’eau
 Problématiques  Orientations
Dépassements du seuil de 200 UFC/100 ml observés pour les rivières Saint-Charles, du Berger, Lorette, Nelson, Jaune, des Hurons, Hibou, Noire, du Cap Rouge et Beauport, les ruisseaux des Commissaires, Savard et du Moulin, les tributaires du lac Saint-Augustin ainsi que pour le lac Durand et certains points en bordure du Fleuve. 1A – Réduire la concentration en coliformes fécaux dans les cours d’eau et lacs problématiques du territoire.
Dépassements du seuil de 1000 UFC/100 ml observés pour les rivières Saint-Charles, du Berger, Lorette, Nelson, Jaune, des Hurons, Noire, du Cap Rouge et Beauport, les ruisseaux des Commissaires, Savard et du Moulin, les tributaires du lac Saint-Augustin ainsi que et certains points en bordure du Fleuve.
Concentrations en coliformes fécaux entre 3900 et 29 000 UFC/100 ml observées à certaines stations sur les rivières Saint-Charles, du Berger, Lorette, Nelson et Jaune ainsi que sur le ruisseau Savard.
Présence de cyanobactéries détectée à plusieurs reprises dans les lacs Saint-Charles et Saint-Augustin depuis 2006. 1B – Réduire les concentrations en nutriments dans les cours d’eau et les lacs touchés par une surabondance, et éviter la dégradation de ceux qui sont moins perturbés.
Dépassement du critère de protection de la vie aquatique ou de la capacité de support en phosphore pour les rivières du Berger, Lorette, Nelson, Jaune, des Hurons, du Cap Rouge, et Beauport, les lacs Saint-Charles, Durand et Saint-Augustin, le ruisseau du Moulin, la décharge du lac Delage et les tributaires du lac Saint-Augustin.
Dépassement du critère de protection de la vie aquatique pour l’azote pour les rivières Lorette et Nelson.
Les concentrations de chlorures atteignent ou dépassent le critère de 230 mg/L pour la protection de la vie aquatique (effet aigu) pour les lacs Clément, Neigette et Laberge. Le lac Saint-Augustin présente aussi des valeurs élevées dépassant largement la concentration naturelle, sans que le critère ne soit dépassé. 1C – Réduire les concentrations en chlorures dans les lacs touchés et préserver les lacs et les cours d’eau moins affectés.
Quantités élevées de MES dans les rivières Saint-Charles, du Berger, Lorette, Nelson, Jaune, des Hurons, Beauport, les tributaires du lac Saint-Augustin et le ruisseau du Moulin. 1D – Réduire la turbidité et les quantités de MES dans les cours d’eau touchés par une surabondance, et éviter la dégradation de ceux qui sont moins perturbés.
Quantités élevées de contaminants dans les lacs et cours d’eau situés dans le bassin versant de la principale prise d’eau de la Ville de Québec. 1E – Réduire les quantités de contaminants dans les lacs et cours d’eau situés dans un bassin versant de prise d’eau.
Manque d’information sur la présence de métaux dans l’eau pour de nombreux lacs et cours d’eau. 1F – Améliorer les connaissances sur les contaminants non inclus dans les suivis réguliers de la qualité de l’eau.
Aucune information disponible sur les pesticides dans les lacs et cours d’eau du territoire.
Manque d’information sur la qualité de l’eau pour plusieurs lacs et cours d’eau du territoire. 1G – Acquérir, actualiser et rendre accessibles les données de qualité de l’eau sur les lacs et cours d’eau du territoire.
Détection de contaminants dans certains puits d’alimentation en eau potable, privés ou publiques. 1H – S’assurer que la contamination de certains aquifères ne constitue pas une menace pour la santé publique.
 Enjeu: Qualité des écosystèmes
 Problématiques  Orientations
De nombreux milieux humides subissent des pressions de développement urbain. Peu sont protégés. 2A – Assurer la protection et la conservation des milieux naturels sur le territoire.
Information non disponible, désuète ou partielle pour de nombreux milieux humides sur le territoire. 2B – Améliorer les connaissances sur la localisation et les caractéristiques des milieux humides du territoire.
Présence de problèmes d’érosion en rives. 2C – Maintenir ou restaurer l’intégrité des écosystèmes aquatiques et riverains et limiter les impacts des activités humaines sur ceux-ci.
Caractérisation de l’érosion non disponible, désuète ou partielle pour de nombreux lacs et cours d’eau sur le territoire.
Présence de berges artificialisées sur de nombreux lacs et cours d’eau.
Recouvrement des berges par la végétalisation réduit sur de nombreux lacs et cours d’eau et nombreux espaces laissés à nu.
Canalisation de portions importantes de certains cours d’eau.
Perte de milieux forestiers au profit du développement urbain.
Sédimentation importante dans certains lacs et cours d’eau du territoire.
Manque d’information sur la sédimentation dans de nombreux lacs et cours d’eau.
Présence de myriophylle à épi et de l’élodée du Canada dans certains lacs du territoire. 2D – Préserver la biodiversité des milieux aquatiques et riverains.
Présence de la moule zébrée dans l’estuaire de certains cours d’eau.
Présence de nombreuses espèces exotiques envahissantes sur l’ensemble du territoire.
Présence de nombreuses espèces à statut précaire sur le territoire.
Présence de nombreuses barrières à la migration des poissons sur l’ensemble du territoire. 2E – Favoriser la libre circulation des poissons.
 Enjeu: Quantité
 Problématiques  Orientations
Des périodes de sécheresse prolongées peuvent entrainer un manque d’eau à la hauteur de la prise d’eau sur la rivière Saint-Charles. Pour y remédier, une conduite d’urgence a été aménagée pour dériver de l’eau de la rivière Jacques-Cartier vers la rivière Nelson. 3A – Minimiser les dérivations interbassins.
À l’échelle de la Ville de Québec, la consommation totale d’eau s’élève à près de 490 litres/personne/jour. En 2011, la consommation maximale journalière dépassait la capacité de production. Une réduction de la consommation d’eau de l’ordre de 20 % sur la demande de pointe permettrait de maintenir la demande future en eau potable à un niveau inférieur à la capacité de production. 3B – Réduire la consommation totale d’eau journalière à l’échelle du territoire et limiter le gaspillage.
Les valeurs des débits réservés ne sont pas toujours respectées dans la rivière Saint-Charles. Elles sont en outre jugées insuffisantes pour la faune et les autres usages en aval de la prise d’eau. 3C – Assurer un débit minimal dans les cours d’eau gérés par des barrages ou sujets à des prélèvements.
Le phénomène d’alternance de crues subites et d’étiages profonds est parfois important dans les cours d’eau où le bassin versant présente un pourcentage important d’imperméabilisation. 3D – Réduire les écarts entres les crues et les étiages dans les cours d’eau urbanisés.
 Enjeu: Sécurité
 Problématiques  Orientations
Présence de nombreux bâtiments en zones inondables. Lors d’épisodes d’inondations, les impacts socio-économiques peuvent être importants. 4A – Prévenir les impacts sur les biens et les personnes que pourraient entrainer des épisodes de débordements de cours d’eau.
 Enjeu: Accessibilité
 Problématiques  Orientations
L’accès à certains lacs et portions de cours d’eau n’est pas possible en raison de la privatisation des rives ou de la canalisation du cours d’eau. 5A – Favoriser la présence d’accès publics ainsi que l’usage d’embarcations non motorisées sur les lacs et cours d’eau du territoire
Certains usages, tels que la patinoire sur la rivière Saint-Charles ou encore la baignade, ont été perdus au fil du temps. 5B – Récupérer certains usages perdus au fil du temps.
Certaines structures font obstacles aux embarcations sur les cours d’eau, limitant ainsi les possibilités de pratique de sports nautiques. 5C – Faciliter le franchissement de certaines entraves à la circulation sur les cours d’eau du territoire.
 Enjeu: Culturalité
 Problématiques  Orientations
Des enquêtes réalisées auprès de la population ont permis de démontrer que plusieurs personnes se sentent plus ou moins concernés par les problématiques liées à l’eau. En contrepartie, d’autres citoyens ont un contact privilégié avec l’eau et ne demandent qu’à le maintenir, voire à le renforcer. 6A – Renforcer le sentiment d’appartenance de la population envers les lacs et cours d’eau du territoire.

 

 

 

Mis à jour le 8 janvier 2014

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