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Bassin de la rivière Saint-Charles / Qualité de l’eau de surface

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Ensemble du bassin de la rivière Saint-Charles
Sous-bassin de la rivière du Berger
Sous-bassin de la rivière Lorette
Sous-bassin de la rivière Nelson
Sous-basin de la rivière Jaune
Sous-bassin de la décharge du lac Delage
Sous-bassin de la rivière des Hurons

Figure 2.5.1.2 : Localisation des stations d’échantillonnage du suivi des rivières du bassin versant de la rivière Saint-Charles – Campagnes 2010-2011 par l’APEL

Au fil des ans, plusieurs campagnes d’échantillonnage ont été effectuées sur le bassin versant de la rivière Saint-Charles par diverses instances. L’Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord (APEL) est l’une d’entre elles, et a réalisé des relevés sur les principales rivières du haut-bassin versant de la rivière Saint-Charles depuis 2002. Ces campagnes ont été intensifiées en 2008 et 2009 dans le cadre de l’Étude limnologique du haut-bassin versant de la rivière Saint-Charles. En 2010, 25 stations ont été échantillonnées dans le haut-bassin et les paramètres mesurés étaient la température, le pH, la conductivité, l’oxygène dissous (OD), les coliformes fécaux (CF), le phosphore total (PT) et les matières en suspension (MES). En 2011, 39 stations ont été visitées sur l’ensemble du bassin versant et les paramètres suivants se sont ajoutés à ceux de 2010 pour toutes les stations: la turbidité et la chlorophylle α. Les composés azotés (azote total, azote ammoniacal et nitrites/nitrates) ainsi que les ions chlorures ont aussi été mesurés à certaines stations.

Globalement, la qualité de l’eau de toutes les rivières échantillonnées est caractérisée par des concentrations élevées de CF, de PT et en MES. Des dépassements du seuil en CF pour la baignade (200 UFC/100 mL) ont été observés dans les rivières des Hurons, Hibou, des Trois Petits Lacs, Jaune et Nelson, ainsi que dans les ruisseaux Savard, du Valet et des Eaux Fraîches, et ce, par temps sec et par temps de pluie. En ce qui concerne les concentrations en PT, ce sont les rivières des Hurons, Noire et Nelson qui ont présenté le plus couramment des dépassements du seuil établi pour éviter la prolifération des algues (20 μg/L), par temps de pluie et par temps sec. Les rivières Savard et du Valet, présentent également des dépassements, mais de manière occasionnelle et davantage en temps de pluie. Les plus importantes charges non ponctuelles en MES ont été observées au ruisseau Savard, ainsi qu’aux rivières des Hurons, Noire et Nelson (APEL, 2012).

2.5.1.2.1 Ensemble du bassin de la rivière Saint-Charles

Il existe 37 stations de qualité de l’eau évaluées sporadiquement depuis 1991 dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles inscrites dans la banque de données de la qualité des milieux aquatiques (BQMA) gérée par le MDDEFP. De ce nombre, 17 sont situées directement sur la rivière Saint-Charles et seules 3 stations sont toujours actives via le programme de suivi Réseau-Rivières (MDDEP, 2011a). La quatrième station, celle située au Pont Scott, a été fermée en 2012.

Entre les années 2005 à 2010, l’indice de la Qualité Bactériologique et Physico-chimique de l’eau (IQBP6) a été calculé pour la période estivale aux 4 stations actives de la rivière Saint-Charles. Les données de qualité de l’eau de ces stations sont présentées au Tableau 3. Le nombre d’échantillons prélevés varie d’année en année et est indiquée. De plus, les IQBP6 ont été calculés entre 1995 et 2004 lorsque disponibles, sur différentes stations actives et fermées de la rivière Saint-Charles. Les figures suivantes illustrent la qualité de l’eau du bassin de la rivière Saint-Charles pour différentes périodes (de 1999 à 2004 et de 2005 à 2010 respectivement). D’un point de vue statistique, il est intéressant de présenter les résultats de qualité de l’eau par une moyenne sur cinq ans, de façon à limiter l’influence des variations saisonnières. Les figures suivantes brossent toutefois un portrait annuel de l’IQBP dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles, de 2005 à 2011. Depuis les 7 dernières années, la qualité de l’eau est bonne ou satisfaisante aux 2 stations les plus en amont, alors que la qualité se dégrade plus en aval, aux stations du pont Scott et du pont Dorchester.

Figure 2.5.1.2.7.1 : Indice de qualité bactériologique et physicochimique de la rivière Saint-Charles de 1999 à 2004 / Figure 2.5.1.5.7.2 : Indice de qualité bactériologique et physicochimique de la rivière Saint-Charles de 2005 à 2010

 

Figures 2.5.1.2.7.3 et 2.5.1.2.7.4: Indice de qualité bactériologique et physicochimique de la rivière Saint-Charles en 2005 et 2006

 

Figures 2.5.1.2.7.5 et 2.5.1.2.7.6: Indice de qualité bactériologique et physicochimique de la rivière Saint-Charles en 2007 et 2008

 

Figures 2.5.1.2.7.7 et 2.5.1.2.7.8: Indice de qualité bactériologique et physicochimique de la rivière Saint-Charles en 2009 et 2010

 

Figures 2.5.1.2.7.9: Indice de qualité bactériologique et physicochimique de la rivière Saint-Charles en 2011

 

Tableau 2.5.1.2.7.2 : Résultats de l’IQBP échantillonnée dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles de 2005 à 2011 par le Réseau-Rivière, d’amont en aval (MDDEP, 2011)

 

Tableau 2.5.1.2.7.3 : Résultats de l’IQBP échantillonnée dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles de 1995 à 2004 par le Réseau-Rivière, d’amont en aval (MDDEP, 2011)

En 2011, la qualité de l’eau est satisfaisante  aux deux stations en amont. Vers l’aval, les coliformes fécaux font diminuer la valeur de l’indice aux deux dernières stations pour une qualité de l’eau douteuse à la station du pont Dorchester et de mauvaise qualité à la station du pont Scott.  La qualité de l’eau pour l’ensemble de la rivière Saint-Charles semble s’être dégradée comparativement aux deux dernières années.

En 2010, l’IQBP6 est de classe A pour une eau de bonne qualité, aux deux stations en amont de la rivière. La qualité se dégrade ensuite au pont Scott (IQBP de 54) pour redevenir satisfaisante à la hauteur du pont Dorchester (IQBP de 60). En 2010, la valeur du sous-indice pour les coliformes fécaux a diminué la valeur de l’indice pour la station au pont Scott, il en va de même pour le taux matières en suspension pour la station du pont Dorchester.

Le dernier tableau permet de voir l’évolution de la qualité de l’eau pour différentes stations réparties sur la rivière Saint-Charles au cours des 10 à 15 dernières années. Là encore, on remarque une dégradation de la qualité de l’eau de l’amont vers l’aval, encore plus marqué que pour les années récentes. La conclusion de campagnes d’échantillonnages des rivières menées par la Ville de Québec entre 1999 et 2001 pour évaluer le contenu en coliformes fécaux révèle que la qualité de l’eau à la sortie du lac Saint-Charles, excellente, se dégrade ensuite légèrement avec les apports de la rivière Jaune, puis davantage encore en aval de la rivière Nelson, et drastiquement à l’embouchure de la rivière Lorette (Martineau et Bonin, 2001).

2.5.1.2.2 Sous-bassin de la rivière du Berger

Tableau 2.5.1.2.6.1 : Concentration de coliformes fécaux (UFC/100ml) lors d’échantillonnages effectués par la CUQ dans le bassin versant de la rivière du Berger en 2000 et 2001 (Martineau et Bonin, 2011).

Au début des années 1990, la rivière du Berger présentait des eaux turbides et de mauvaise qualité, caractérisées par une conductivité et des concentrations élevées de coliformes fécaux, de matières en suspension et de phosphore (Hébert, 2007). La contamination bactériologique, à son embouchure, y est toutefois moins importante que dans la rivière Lorette et les concentrations de phosphore, d’azote et de matières en suspension y sont un peu plus faibles. Ses eaux sont aussi légèrement moins turbides et moins colorées. Là encore, les sources de pollution sont essentiellement urbaines (Hébert, 2007).

L’indice de la qualité bactériologique et physico-chimique (IQBP) de l’eau de la rivière du Berger a été déterminé en 1992 et 1993 près de son embouchure avec la Saint-Charles pour une seule station (05090015) sans qu’un suivi de cet indice n’ait été fait depuis. À l’époque, la qualité de l’eau était de qualité douteuse (IQBP de 43; Hébert, 1995), le facteur problématique étant les coliformes fécaux pour 7 des 8 échantillons. La qualité bactériologique du cours d’eau a donc fait l’objet d’un suivi lors de campagnes d’échantillonnages menées en 2000 et 2001 par la Division de l’assainissement des eaux du Service de l’environnement de la Communauté urbaine de Québec (CUQ) pour 8 stations de la rivière, 5 stations de ses tributaires, et 12 conduites pluviales (Martineau et Bonin, 2001;Tableau 2). Seule la station située la plus en amont présentait une bonne qualité en 2001, pour ensuite se dégrader en aval du zoo, aujourd’hui fermé. La dégradation de la qualité bactériologique se poursuivait en aval de la tourbière du marécage Laurentien, le plus grand milieu humide compris dans le territoire qui était autrefois celui de la CUQ et dont une partie significative a aujourd’hui été détruite pour y aménager un golf (voir section Milieux humides).

La qualité de l’eau au niveau bactériologique se détériore en zone résidentielle (entre les stations STDU-04 et STDU-05, voir Tableau). Celle-ci semblait influencée par les rejets des conduites pluviales, dont 8 des 12 conduites échantillonnées présentaient au moins un échantillon au-delà de 1000 UFC/100 ml (Martineau et Bonin, 2001). En 2001, avant la construction de la prolongation de l’autoroute Robert-Bourassa, les concentrations en coliformes fécaux trouvées au niveau de la station située dans le Parc de l’Escarpement (STDU-06) redescendaient près de la limite acceptable pour permettre la baignade. La qualité bactériologique se détériore toutefois près de l’embouchure, après un passage en zone résidentielle, où, encore une fois, les rejets de conduites pluviales présentaient d’importants dépassements d’unités de coliformes fécaux (Martineau et Bonin, 2001).

Pour ce qui est des tributaires de la rivière du Berger, leur qualité bactériologique telle qu’enregistrée en 2001 était excellente dans la rivière des Sept-Ponts et en amont de la zone résidentielle pour la rivière des Roches. Le ruisseau des Commissaires présentait une qualité satisfaisante, tout comme le ruisseau des Marais et au niveau de la jonction entre les rivières des Roches et du Berger (Martineau et Bonin, 2001).

Des campagnes d’échantillonnages subséquentes ont été menées en 2009 par Cima+, mandatés par la Ville de Québec (Meunier et Grenier, 2009) pour la rivière des Sept-Ponts. L’indice diatomées de l’est du Canada (IDEC) a été déterminé pour ce tributaire le plus en amont de la rivière du Berger. Des quatre sites y ayant été échantillonnés en 2009, tous indiquent que la rivière des Sept-Ponts est en très bon état écologique (cote A), avec des valeurs de l’IDEC variant entre 91 et 100. Au-delà de 90, les variations de la valeur de l’IDEC sont davantage dues aux variations naturelles du milieu, plutôt qu’à des communautés indicatrices d’une moins bonne qualité du cours d’eau. Par rapport à la rivière des Roches, l’évaluation écologique du lac mentionne que l’IDEC des tributaires a été évaluée, mais sans présenter les résultats (Cima +, 2007).

La qualité bactériologique demeure le principal problème de contamination dans la rivière du Berger selon le suivi de 2011 réalisé par l’APEL. Les coliformes fécaux dépassent le seuil de 1000 UFC/100 ml dans 25% des échantillons et plus à toutes les stations à l’exception de la station témoin P06RB. À la station intégratrice BQ15, la fréquence de dépassement est de 50% et la qualité de l’eau est très mauvaise.

Figure 2.5.1.2.6.2a : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en CF pour les stations d’échantillonnage du sous-bassin de la rivière du Berger, campagne 2011/ Figure 2.5.1.2.6.2b : Concentrations de CF mesurées dans la rivière du Berger et le ruisseau des Commissaires en 2011 (APEL, 2012)

Pour ce qui est des autres paramètres, la qualité de l’eau est jugée satisfaisante, mais elle se dégrade de l’amont vers l’aval du bassin versant. À la station BQ15, 38% des échantillons dépassent les seuils pour les MES et le PT.

2.5.1.2.3 Sous-bassin de la rivière Lorette

Tableau 2.5.1.2.5.1: Nombre d’échantillons classés par indice de qualité, lors d’échantillonnages effectués par le Conseil de Bassin versant de la Rivière Saint-Charles en 2004 et 2009 dans 3 stations situées sur la rivière Lorette et 2 de ses tributaires. Trois paramètres ont été évalués (matières en suspension –MES, phosphore total –PT et coliformes fécaux –CF), et les fréquences de dépassement du seuil de qualité A sont indiqués. Les stations sont listées de l’amont vers l’aval.

Depuis de nombreuses années, la rivière Lorette est reconnue comme étant le tributaire le plus contaminé de la rivière Saint-Charles (CBRSC, 2009). Les études antérieures en ont en effet démontré la piètre qualité de l’eau. Historiquement, l’indice général de qualité de l’eau (IQBP) dans le bassin versant de la rivière Lorette varie de façon importante de l’amont vers l’aval, le taux de coliformes fécaux étant le principal facteur causant la dégradation de la qualité de l’eau (CBRSC, 2009). En effet, au début des années 1990, la rivière Lorette présentait, à son embouchure (05090014), des eaux de mauvaise qualité fortement colorées, turbides, et caractérisées par une conductivité et des concentrations élevées de coliformes fécaux, de matières en suspension et de phosphore (Hébert, 2007). On y a aussi observé de faibles concentrations en oxygène dissous liées à une forte demande biochimique en oxygène, un signe que la rivière reçoit une forte charge de matière organique. Les concentrations de matières en suspension, de fer et d’aluminium retrouvées dans la rivière ainsi que la turbidité élevée indiquent que la rivière est aux prises avec des problèmes d’érosion (Hébert, 1995).

Figure 2.5.1.2.5.2 : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en CF dans le sous-bassin de la rivière Nelson, campagne 2009

La qualité bactériologique du cours d’eau a fait l’objet d’un suivi lors de deux campagnes d’échantillonnages, l’une menée en 2009 par le Conseil de bassin de la rivière Saint-Charles (CBRSC, 2009) et l’autre en 2000 et 2001 par la Division de l’assainissement des eaux du Service de l’environnement de la Communauté urbaine de Québec (Martineau et Bonin, 2001). Les résultats ont permis d’observer une contamination généralisée sur l’ensemble de la rivière Lorette et ont mis en lumière un problème de branchements croisés dans les zones urbanisées de L’Ancienne-Lorette, alors que presque toutes les conduites pluviales étaient sujettes à des sources illicites de contamination (CBRSC, 2009). En effet, sur 38 conduites, 30 ont dépassé le seuil de 1000 UFC/100 ml au moins une fois en 2009, alors que 36 ont dépassées le seuil de 200 UFC/100 ml (CBRSC, 2009). Au total, sur 57 échantillons, 61 % dépassaient les 1000 UFC/100 ml, alors que 33% demeuraient sous le seuil de 200 UFC/100 ml. La situation était pire au début des années 2000, alors que sur 48 échantillons, 8 % étaient sous le seuil de 200 UFC/100 ml et 75 % dépassaient 1000 UFC/100 ml (CBRSC, 2009). L’APEL a réalisé un suivi de la qualité de l’eau sur la rivière Lorette en 2011 à deux stations: P02RL et BQ14. Les valeurs de concentrations en CF indiquent une eau de mauvaise qualité à la station P02RL et de qualité douteuse à la station BQ14 selon les classes de l’IQBP. Les valeurs de CF dépassent de 56% et de 69% respectivement le seuil de 1000 UFC/100 ml pour les deux stations (APEL, 2012). Les CF sont le paramètre qui déclasse l’IQBP mesuré lors du suivi de 2011 fait par l’APEL aux deux stations sur la rivière Lorette.

Figure 2.5.1.2.5.3a : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en CF pour les stations d’échantillonnage du sous-bassin de la rivière Lorette, campagne 2011/ Figure 2.5.1.2.5.3b : Concentrations de CF mesurées dans la rivière Lorette en 2011 (APEL, 2012)
Figure 2.5.1.2.5.4 : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en MES pour les stations d’échantillonnage dans le sous-bassin de la rivière Lorette, campagne 2004
Figure 2.5.1.2.5.5 : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en phosphore pour les stations d’échantillonnage dans le sous-bassin de la rivière Lorette, campagne 2004

Une collecte d’échantillons effectuée par le Conseil de bassin de la rivière Saint-Charles en 2004 à 3 endroits sur la rivière et sur 2 de ses affluents a permis de déterminer les taux de matières en suspension et de phosphore total seulement, ce qui ne permet pas de faire une analyse complète (CBRSC, 2009). Par la suite, en 2009, ces mêmes stations ont fait l’objet d’un suivi au niveau de la qualité bactériologique (CBRSC, 2009). Bien qu’aucun IQBP ne puisse être tiré de ces données faute d’un nombre suffisant de paramètres mesurés, on peut toutefois conclure que le taux de matières en suspension est problématique dans plus de 60% des cas, où les taux dépassent 7 mg/l. On retrouve les taux de MES mesurés les plus élevés juste en amont du développement immobilier de faible densité de L’Ancienne-Lorette et tout juste après une zone agricole (station 05090046), là où 80% des échantillons dépassent les seuils, et où plus de 25% des échantillons présentent des concentrations de MES reflétant une qualité d’eau allant de douteuse à très mauvaise. Les taux de phosphore sont généralement bas, sauf à la station située à la fin de la zone agricole (05090046) où 50% des échantillons présentent des concentrations de PT supérieures à 30 µg/l et près de l’embouchure du ruisseau Montchâtel (05090049), où un peu moins de 80% des échantillons surpassaient ce seuil. Le ruisseau des Friches (05090048), quant à lui, a une eau d’excellente qualité pour ces deux paramètres. Un autre affluent, sans nom et situé en amont de la rivière Lorette, recevait, en 2006, des charges importantes de sédiments en provenance d’une sablière (150 mg/l, soit jusqu’à 5 fois supérieur au seuil de tolérance pour la protection de la vie aquatique). Aucun problème de cette nature ne fut relevé après 2008, suite à l’arrêt des opérations de l’entreprise dans la section près du cours d’eau (Ville de Québec, 2011). Les valeurs recueillies en 2011 aux deux stations P02RL et BQ14 sont légèrement plus basses pour les MES. La médiane des données pour les deux stations (P02RL, BQ14) indique une qualité de l’eau satisfaisante selon les classes de l’IQBP pour les MES et 50% des échantillons se trouvent au dessus du seuil de 6 mg/L (APEL, 2012). Certaines valeurs de PT sont très élevées avec des maximums de 227 µg/L (P02RL) et de 196 µg/L (BQ14). La médiane des données demeure sous le seuil de 30µg/L ce qui indique une bonne qualité de l’eau selon l’IQBP pour le PT.

Figure 2.5.1.2.5.6 : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en MES pour les stations d’échantillonnage dans le sous-bassin de la rivière Lorette, campagne 2011/ Figure 2.5.1.2.5.7: Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en PT pour les stations d’échantillonnage dans le sous-bassin de la rivière Lorette, campagne 2011
Figure 2.5.1.2.5.8: Concentrations d’azote total mesurées dans la rivière Lorette en 2011 (APEL, 2012, p.82)/ Figure 2.5.1.2.5.9: Concentrations de nitrites/nitrates mesurées dans la rivière Lorette en 2011 (APEL, 2012)

En ce qui a trait aux composés azotés mesurés en 2011, la médiane des données pour l’azote total respecte le critère de 1 mg/L au delà duquel l’hypothèse d’une surfertilisation du milieu aquatique peut être avancée. Les nitrites/nitrates ne présentent pas de dépassement de seuil à la station P02RL, et la médiane des données indique une qualité de l’eau satisfaisante à BQ14 malgré une donnée maximale de 1,25 mg/L qui indique une qualité de l’eau douteuse (APEL, 2012).

Qualité de la rivière Saint-Charles, en amont de la prise d’eau

2.5.1.2.4 Sous-bassin de la rivière Nelson

Figure 2.5.1.2.4.1 : Indice de qualité bactériologique et physicochimique (IQBP) de la haute rivière Nelson en 2008

L’indice de qualité de l’eau de la rivière Nelson, calculé en 2008, indique une qualité de l’eau satisfaisante pour toutes les stations situées dans la partie échantillonnée lors de cette étude (IQBP de 64 à 74; Figure 2.5.1.5.4.2), qui se concentrait dans la haute Nelson, principalement sur le territoire couvert par la municipalité de Saint-Gabriel-de-Valcartier et la base militaire de Valcartier. Le critère problématique est généralement le taux de coliformes fécaux, sauf en amont de la rivière où la chlorophylle α cause problème (Dionne et Meunier, 2009). Dès le début des années 2000 (Martineau et Bonin, 2001) et même avant (Hébert, 1995), des campagnes d’échantillonnages avaient révélé une contamination persistante des eaux de la rivière aux coliformes fécaux, particulièrement en aval du ruisseau Savard. Cette problématique s’est poursuivie en 2008 en amont du ruisseau Savard ainsi qu’en 2010 en aval (Dionne et Meunier, 2009; APEL, 2009; APEL, 2011). Une contamination fécale continue particulièrement importante a été détectée dans le quartier de Val-Bélair (E35) où une fréquence de dépassements du critère (200 UFC/100 ml) de plus de 85% des échantillons a été observée. En amont de la Nelson (E57), des concentrations en CF supérieures au critère ont été mesurées dans 50% des échantillons, alors qu’elles étaient retrouvées dans 75% des cas à l’embouchure de la rivière Nelson (E06; Roche, 2010).

Figure 2.5.1.2.4.2a : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en CF pour les stations d’échantillonnage du sous-bassin de la rivière Nelson, campagne 2010/ Figure 2.5.1.2.4.2b : Concentrations de CF mesurées dans la rivière Nelson et le ruisseau Savard en 2010 (APEL, 2010)
Figure 2.5.1.2.4.3a : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en CF pour les stations d’échantillonnage du sous-bassin de la rivière Nelson, campagne 2011/ Figure 2.5.1.2.4.3b : Concentrations de CF mesurées dans la rivière Nelson et le ruisseau Savard en 2011 (APEL, 2012)
Figure 2.5.1.2.4.4 :Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en MES pour les stations d’échantillonnage dans le sous-bassin de la rivière Nelson, campagne 2011
Figure 2.5.1.2.4.5 :Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en PT pour les stations d’échantillonnage dans le sous-bassin de la rivière Nelson, campagne 2011
Figure 2.5.1.2.4.6 : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en MES dans le sous-bassin de la rivière Nelson, campagne 2010
Figure 2.5.1.2.4.7 : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en PT dans le sous-bassin de la rivière Nelson, campagne 2010

Le ruisseau Savard, un tributaire de la rivière Nelson situé en zone agricole et s’y jetant à la hauteur du quartier de Val-Bélair, subit aussi des contaminations fréquentes et élevées en coliformes fécaux (50 à 60% de dépassements des concentrations en CF en 2010). Cet affluent contribuerait donc à la détérioration bactériologique de la rivière Nelson, tel que relevé par les années passées (Martineau et Bonin, 2001). Le rapport du suivi de 2011 révèle une eau de bonne qualité selon les concentrations de CF, la médiane se trouvant sous le critère de 200 UFC/100 ml. Le ruisseau Savard contribue toujours à la contamination en CF de la rivière Nelson avec des apports importants, tant en temps secs (11 000 UFC/100 ml) qu’en temps de pluie (5800 UFC/100 ml).

Lors du suivi de 2011, des dépassements en MES et en PT ont été observés en temps de pluie et en temps sec également à partir de la station E34 en aval de la base militaire pour les MES et de la station E35 pour le PT. Le ruisseau Savard contribue de manière importante aux apports en MES et en PT avec des dépassements de seuils de 25% au ruisseau et de 38% à la station E35 en aval pour les MES, et des dépassements de 25% au ruisseau et de 31% en aval pour le PT. La médiane des données demeure toutefois en dessous des seuils de 6 mg/L de MES et de 30 µg/L de PT pour l’ensemble du bassin versant et la qualité de l’eau est jugée bonne à la station intégratrice. Au cours des années précédentes, les concentrations de matières en suspension (MES) sont demeurées sous les seuils prescrits par le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP), bien qu’elles aient atteint des niveaux particulièrement élevées dans le ruisseau Savard (E56) et à l’embouchure de la rivière Nelson (E06) mais seulement en temps de pluie. Leur taux très élevé, relevé au début des années 90 à l’embouchure de la rivière Nelson, laissait croire à un problème d’érosion. Des mesures de stabilisation des bandes riveraines ont été adoptées depuis. Toujours par temps de pluie, les concentrations de phosphore (PT) dépassaient plus fréquemment le seuil de 30 µg/ml, bien que les médianes des données pour ce critère comme pour les MES indiquent une bonne qualité de l’eau.

Lors d’échantillonnages survenus au début des années 2000, les taux de nitrites et de nitrates en zones agricoles (en amont de Valcartier (E33) et près du ruisseau Savard (E32)) étaient élevés, alors que les concentrations en phosphore étaient souvent trop élevées à l’embouchure (Hébert, 2007). La qualité s’est toutefois améliorée depuis ce temps. En 2011, les valeurs pour les nitrites/nitrates et pour l’azote ammoniacal ne dépassent pas les seuils fixé pour une qualité de l’eau satisfaisante. L’azote total dépasse le seuil de 1 mg/L aux trois stations où il a été mesuré. La station E33 dépasse deux fois le seuil, le ruisseau Savard présente 25% de dépassement et une seule valeur dépasse le seuil à la station intégratice (E06) (APEL, 2012).

2.5.1.2.5 Sous-bassin de la rivière Jaune

La rivière Jaune est parmi les rivières du bassin versant de la rivière Saint-Charles ayant l’indice de qualité bactériologiques et physicochimiques (IQBP) de l’eau le plus faible, principalement à cause des concentrations de coliformes fécaux qui y sont retrouvées (Roche, 2010). En 2010, la qualité bactériologique de l’eau se dégrade d’amont en aval, lors de son passage à travers les zones urbanisées (APEL, 2011). En effet, à l’embouchure de la rivière Jaune, juste avant qu’elle ne se jette dans la rivière Saint-Charles (E28), les quantités de coliformes fécaux dépassent le critère pour la baignade dans près de 50% des cas, bien que la médiane à cet endroit indique une qualité d’eau satisfaisante. Au début des années 90, la qualité de l’eau avait été jugée bonne (IQBP médian calculé de 86) puis satisfaisante en 2008 (IQBP médian de 62; Roche, 2010). En amont de la municipalité de Lac-Beauport toutefois (station E26 et E25), la qualité bactériologique est bonne (médianes de 16 UFC/100 ml). C’est au niveau de la municipalité de Lac-Beauport (E03) que commencent à apparaître des dépassements élevés et fréquents du critère de 200 UFC/100 ml pour les CF. Cette tendance, observée au cours des dernières années, est particulièrement marqués en période d’étiage (APEL, 2009; APEL, 2011). Dans le ruisseau du Valet, un tributaire de la rivière Jaune, la qualité bactériologique s’est dégradée entre 2008 et 2010. Des dépassements du critère de 200 UFC/100 mL y ont été observés par temps sec et par temps de pluie (APEL, 2011).

Figure 2.5.1.2.3.1a : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentration en CF pour les stations d’échantillonnage dans le sous-bassin de la rivière Jaune, campagne 2010 / Figure 2.5.1.2.3.1b : Concentrations en CF mesurées dans la rivière Jaune et le ruisseau du Valet en 2010 (APEL, 2011)

Les quantités de CF diminuent en 2011. Les fréquences de dépassement du critère de 200 UFC/100 ml sont également plus basses. Cependant, au niveau de la municipalité de Lac-Beauport (E03), 13% des échantillons dépassent le critère, un maximum de 4000 UFC/100 ml a été atteint, et ce, alors que le débit était relativement faible. À l’embouchure, un échantillon dépasse le critère pour atteindre 1200 UFC/100 ml à la suite de fortes pluies. Pour ce qui est du ruisseau du Valet, un seul dépassement est survenu à la suite d’une forte pluie.

Figure 2.5.1.2.3.2a : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en CF pour les stations d’échantillonnage dans le sous-bassin de la rivière Jaune, campagne 2011/ Figure 2.5.1.2.3.2b : Concentrations de CF mesurées dans la rivière Jaune et le ruisseau du Valet, campagne 2011 (APEL, 2012)
Figure 2.5.1.2.3.3 :Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en PT pour les stations d’échantillonnage dans le sous-bassin de la rivière Jaune, campagne 2010
Figure 2.5.1.2.3.4 : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en MES pour les stations d’échantillonnage dans le sous-bassin de la rivière Jaune, campagne 2010

En ce qui concerne les concentrations de phosphore (PT) et en matières en suspension (MES), les médianes de toutes les stations répondent aux critères de qualité respectifs de 30 µg/L et de moins de 6 mg/L, et ce en 2010 comme en 2011. En 2010, les dépassements surviennent uniquement par temps de pluie, alors qu’en 2011 des dépassements ont été observés par temps sec. L’APEL souligne que depuis quelques années, une augmentation graduelle des valeurs de PT est observée de l’amont vers l’aval, les données du suivi de 2011 confirment cette tendance. En 2011, la seule station pour laquelle des dépassements ont été mesurés est la station E28 avec 38% des échantillons. Des dépassements en MES sont survenus en 2011 aux stations E28 et E03 à hauteur de 19% et de 6% respectivement. Des dépassements importants de matières en suspension (MES) avaient été observés par le passé, en 2007 et 2008, pour la station située dans la municipalité de Lac-Beauport (E03), suggérant un lessivage dû à l’érosion.

Figure 2.5.1.2.3.5 :Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en PT pour les stations d’échantillonnage dans le sous-bassin de la rivière Jaune, campagne 2011/Figure 2.5.1.2.3.6 :Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en MES pour les stations d’échantillonnage dans le sous-bassin de la rivière Jaune, campagne 2011

Les composés azotés mesurés en 2011 demeurent généralement en dessous des seuils proposés. Les valeurs de nitrites et de nitrates et d’azote ammoniacal se trouvent toutes en dessous des valeurs seuils de l’IQBP correspondant à une qualité satisfaisante de l’eau. En ce qui a trait à l’azote total, deux échantillons dépasse le seuil de 1 mg/L à la station E58, et un échantillon dépasse ce seuil à la station du ruisseau du Valet (APEL, 2012). Ce seuil a été fixé par le MDDEFP pour avancer l’hypothèse d’une surfertilisation du milieu aquatique (APEL, 2012).

Une corrélation a été établie entre les ions chlorures et la conductivité dans le ruisseau du Valet, la médiane est de 168 µS/cm et indique un état mésotrophe (APEL, 2012). Cette valeur relativement élevée pourrait être un signe de contamination par des métaux d’un tributaire, mais elle pourrait également être due à la salinité du lac Clément.

2.5.1.2.6 Sous-bassin de la décharge du lac Delage

En 2010-2011, en amont de la station d’épuration des eaux de Lac-Delage (E02), la qualité de l’eau à la décharge du lac Delage est bonne si l’on se fie aux médianes des trois indicateurs principaux, soit les concentrations de phosphore total (PT), de matières en suspensions (MES) et le nombre de coliformes fécaux (CF). En 2011, les composés azotés ont été ajoutés aux paramètres et ceux-ci ne présentaient aucun dépassement des seuils.

En aval de l’usine toutefois, la médiane des concentrations de PT était supérieure au critère de 20 μg/L visant la protection du lac Saint-Charles. L’enrichissement en PT perçu de l’amont (E02) vers l’aval (E50) semble donc être plus important en 2010 que lors des précédents suivis annuels. En effet, les dépassements de ce critère de qualité observés dans la décharge du lac en 2007 et 2008 se sont produits uniquement en temps de pluie et lors de la crue printanière, alors que la médiane était inférieure au critère. L’enrichissement en phosphore est en partie explicable par les rejets en provenance de l’usine d’épuration. La concentration en PT était donc supérieure à celle du milieu récepteur (décharge lac Delage) pendant la période d’étude (APEL, 2011).

Figure 2.5.1.2.2.1 : Valeur de la médiane et fréquence de dépassement des concentrations en phosphore pour les stations d’échantillonnage à la décharge du lac Delage, campagne 2010 / Figure 2.5.1.2.2.2 : Concentrations en PT mesurées à la décharge du lac Delage en 2010 (APEL, 2011)

En 2011, le suivi ne s’est effectué qu’à la décharge du lac Delage (E02) et sur le site de l’usine d’épuration (E54). À la décharge du lac Delage, aucun échantillon ne dépasse le seuil de 30 µg/L et la médiane ne dépasse pas les 10 µg/L. À l’usine, la médiane des concentrations de PT se trouve en deçà du seuil de 300 μg/L visé pour des usines en amont d’un lac considéré comme prioritaire. Dans 63% des cas, le PT se trouve en concentration inférieure à ce critère (APEL, 2012). L’APEL souligne que malgré tout, les concentrations en PT demeurent globalement élevées par rapport au milieu naturel.

Les concentrations en coliformes fécaux de la décharge (E02 et E50) en amont comme en aval de la station d’épuration sont généralement restées sous le critère de qualité de 200 UFC/100 mL lors des échantillonnages de 2010, sauf dans un seul cas, en aval, lors d’un échantillonnage par temps de pluie. Les médianes des 3 stations situent l’eau de la décharge comme étant de bonne qualité bactériologique. Toutefois, 40% des données de CF à l’effluent de l’usine d’épuration étaient supérieures à 200 UFC/100 ml. Aucun dépassement de seuil n’a été observé en 2011 à la décharge, ce qui indique une bonne qualité de l’eau en ce qui concerne ce paramètre. Le maximum observé, à l’effluent de l’usine, se situe à 110 UFC/100 ml, et 99% des échantillons se situaient en deçà de 45 UFC/100 mlk, ce qui traduit une nette amélioration.

Figure 2.5.1.2.2.3 : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en CF pour les stations d’échantillonnage à la décharge du lac Delage, campagne 2010 / Figure 2.5.1.2.2.4 : Concentrations en CF mesurées à la décharge du lac Delage en 2010 (APEL, 2011)
Figure 2.5.1.2.2.5 : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en MES pour les stations d’échantillonnage à la décharge du lac Delage, campagne 2010

Les concentrations de matières en suspension, quant à elles, sont restées basses en 2010, autant en amont (E02) qu’en aval (E50). Celles-ci ne constituent donc pas une problématique pour cet affluent du lac Saint-Charles (APEL, 2011). Il en va de même en 2011 où aucun dépassement n’a été observé à la décharge du lac et aucun dépassement de la norme de la Stratégie pancanadienne pour la gestion des effluents d’eau usées municipales du Conseil canadien des ministres de l’Environnement (25 mg/L) n’a été observé à l’usine d’épuration des eaux usées (APEL, 2012).

En ce qui a trait aux composés azotés, qui se sont ajoutés à la liste des paramètres analysés en 2010, 69% des échantillons recueillis à l’usine d’épuration dépassaient 2 mg/L, le seuil recommandé pour la protection des lacs (APEL, 2012).

 2.5.1.2.7 Sous-bassin de la rivière des Hurons

Figure 2.5.1.2.1.1a : Valeur de la médiane et fréquence de dépassement des concentrations en phosphore pour les stations d’échantillonnage dans le sous-bassin de la rivière des Hurons, campagne 2010
Figure 2.5.1.2.1.1b : Concentrations en phosphore mesurées dans la rivière des Hurons et ses affluents en 2010 (APEL, 2010, p. 12)
Figure 2.5.1.2.1.2a: Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en PT pour les stations d’échantillonnage du sous-bassin de la rivière des Hurons, campagne 2011
Figure 2.5.1.2.1.2b: Concentrations en phosphore mesurées dans la rivière des Hurons et ses affluents en 2011 (APEL, 2012)

Au début des années 90, les charges mesurées dans la rivière étaient basses (Hébert, 1995) et ont ensuite été identifiées comme problématiques en 1997 (Légaré, 1998) et en 2007 mais seulement lors de crues. En 2007-2008, la qualité de l’eau de la rivière des Hurons avait été classée comme satisfaisante (APEL, 2009). Bien que tous les paramètres de l’IQBP n’aient pas étés mesurés en 2010, la qualité des eaux peut être estimée comme généralement bonne à l’embouchure de la rivière, puisque les médianes des concentrations de phosphore total (PT), de matières en suspensions (MES) et le nombre de coliformes fécaux (CF) répondaient à ce critère de qualité de l’eau de l’IQBP. En ce qui concerne les stations en amont sur la rivière des Hurons, la médiane des données de PT mesurée dépasse le critère de qualité, fixé à 20 μg/L afin de limiter la croissance de végétaux dans le lac Saint-Charles et ainsi le protéger de l’eutrophisation, et ce, en absence de pluie également. Il s’agit d’une augmentation par rapport aux années antérieures. Les épisodes de pluie participaient, en 2010 comme pour les années antérieures, à la dégradation de la qualité de l’eau, augmentant fortement les charges de PT. Toutefois, celles-ci étaient au-delà du critère dans 60% des cas en période sèche pour les stations situées à mi-chemin de la rivière des Hurons (APEL, 2011).

La qualité de l’eau des différents tributaires de la rivière des Hurons s’est dégradée en 2010 en comparaison des autres années, puisque la concentration de PT dépassait le critère de qualité de 20 μg/l dans 75% des cas aux stations de la rivière Noire et dans près de 50% des cas pour les stations des rivières Hibou et des Trois-Petits-Lacs. Ces dépassements en phosphore ont eu lieu indépendamment du régime de précipitations en 2010, alors qu’en 2007-2008, seuls les épisodes de pluie causaient un dépassement des seuils pour ce critère de qualité. Par ailleurs, d’autres petits affluents de la rivière des Hurons ayant subi d’importantes contaminations en coliformes fécaux et un enrichissement notable en PT en 2007-2008 (ruisseaux Leclerc et Plamondon) n’ont pas été rééchantillonnés en 2010 puisque la problématique avait été bien ciblée et était en cours de correction (APEL, 2011).

Lors du suivi de 2011, l’IQBP6 a été mesuré  à l’embouchure de la rivière et il indique une eau de bonne qualité. Il est à souligner que pour cette station, 31% des échantillons dépassent 20 μg/L de PT. Il s’agit d’une charge importante en éléments nutritifs pour le lac Saint-Charles. Pour toutes les stations en amont sur la rivière des Hurons et sur les tributaires, le critère de qualité de l’eau défini pour le PT a été haussé à 30 μg/L, un changement par rapport au suivi de 2010, année où ce critère avait été fixé à 20 μg/L pour toutes les stations. La médiane des données de PT pour toutes les stations sur la rivière des Hurons et sur ses tributaires se trouve tout de même sous les 20 μg/L, ce qui constitue une amélioration par rapport à 2010. Toutefois, selon l’APEL, la charge est encore très importante comparativement à l’année 2009 (APEL, 2012). La fréquence de dépassement la plus élevée (44%) a pu être observée sur la rivière Noire à la station P07RH. Une amélioration est donc enregistrée par rapport à 2010, à l’exception du fait que des dépassements des seuils sont toujours observés en temps sec.

Figure 2.5.1.2.1.3 : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en CF pour les stations d’échantillonnage du sous-bassin de la rivière des Hurons, campagne 2011

Au début des années ’90, la qualité bactériologique avait été jugée comme douteuse et expliquée par la présence d’installations septiques inadaptées (Hébert, 1995). Les données obtenues en 2007-2008 indiquaient quant à elles des dépassements du seuil en temps de pluie seulement. La qualité bactériologique de la rivière des Hurons peut être considérée comme ayant été généralement bonne en 2010 ainsi qu’en 2011, car les médianes des concentrations en CF sont restées sous le critère de qualité de 200 UFC/100 mL. Néanmoins, en 2010, des dépassements de ce critère ont été constatés à toutes les stations même sans épisodes de pluie. Les fréquences de dépassement pour deux d’entre elles, situées à mi-parcours du cours d’eau, sont de l’ordre de 20% à 40%, ce qui se compare toujours aux taux de dépassement observés au début des années ’90 (33%). D’autre part, la qualité bactériologique de l’un des tributaires de la rivière Hurons, la rivière Hibou (E08), était moindre en 2010 qu’en 2008, des dépassements du critère (200 UFC/100 mL) y ayant été observés dans 40% des échantillons par temps de pluie et par temps secs (APEL, 2011). En 2011, des dépassements du critère de qualité pour la baignade ont eu lieu à toutes les stations, à l’exception de la station P04RH. Les fréquences de dépassement sont faibles à toutes les stations sur la rivière des Hurons, allant de 6% à 13%, et correspondent à des épisodes de pluie parfois forts. Il en va de même pour les tributaires dont les maximums demeurent sous le critère de 1000 UFC/100 mL, à l’exception d’une stations sur la rivière Noire (E11) dont 13% des échantillons dépassent ce critère.

Figure 2.5.1.2.1.4a : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en MES pour les stations d’échantillonnage du sous-bassin de la rivière des Hurons, campagne 2010
Figure 2.5.1.2.1.4b : Concentrations en MES mesurées dans la rivière des Hurons et ses affluents en 2010 (APEL, 2011)
Figure 2.5.1.2.1.5 : Classe de l’IQBP selon la valeur de la médiane et la fréquence de dépassement des concentrations en MES pour les stations d’échantillonnage du sous-bassin de la rivière des Hurons, campagne 2011

Les taux de MES avaient été jugés problématiques en 2007 lors des crues (APEL, 2009), un phénomène lié à l’érosion ayant déjà été relevé en 1997 et ayant fait l’objet d’une étude en 2002 (Durette et Morneau, 2002). En 2010, les apports en matières en suspension (MES) à la rivière des Hurons étaient importants en amont seulement. La contamination est d’ailleurs aggravée lors des épisodes de crues, durant lesquelles les concentrations de MES indiquent une qualité de l’eau très mauvaise pour ce paramètre.  Toujours en 2010, deux des tributaires de la rivière des Hurons, les rivières Noire et Hibou, ont enregistré des dépassements du seuil de MES particulièrement marqués lors d’épisodes de pluie. En 2011, les concentrations de MES dans la rivière des Hurons et ses tributaires sont faibles. Les médianes indiquent une bonne qualité de l’eau pour ce paramètre, elles demeurent sous le critère de 6 µg/L pour les stations sur la rivière des Hurons. Une seule station (P07RH) affiche un dépassement du seuil de 13 µg/L sur la rivière Noire dans 38% des échantillons.

Figure 2.5.1.2.1.6: Localisation des stations d’échantillonnage pour le suivi des taux de sel dans le bassin versant de la rivière des Hurons (2004-2008)

En outre, de 2004 à 2008, le Conseil de bassin de la rivière Saint-Charles (CBRSC) a réalisé une étude des taux de sels dans le bassin versant de la rivière des Hurons avec un suivi de sept stations d’échantillonnage réparties sur le territoire. Avec l’élargissement de l’autoroute 175, le ministère des Transports estime que 72% de plus de fondants et 83 % de plus d’abrasifs qu’actuellement devront être nécessaires pour l’entretien de la route (MDDEP, 2005). L’augmentation de l’utilisation des sels de déglaçage est une préoccupation locale puisqu’ils sont connus pour avoir un impact significatif sur les populations ichthyennes. Ainsi, avant le début des travaux, Le CBRSC a cru bon d’établir une référence locale sur la salinité des petits cours d’eau dans le piémont du Bouclier canadien. Ces données permettront de mesurer l’impact des autoroutes sur la salinité des cours d’eau.

Les stations témoins de la rivière Noire, No1, et de la rivière des Hurons, Hu1, démontrent de très faibles variations saisonnières de conductivité. Les plus fortes variations saisonnières sont observées à la station No3. La plus haute mesure de conductivité a été observée à cette station durant la 4e semaine du mois de mars 2005 avec un résultat de 604 microSiemens/cm. Aucun des échantillons prélevés n’a dépassé les critères de qualité les plus sévères du ministère du Développement Durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs avant la construction de l’autoroute dans le secteur étudié. Le suivi de 2011 comprenait la conductivité qui présente des valeurs faibles, mais augmente tout de même de l’amont vers l’aval pour les trois stations dans la rivière Noire, une situation qui mérite une surveillance.

Enfin, au delà des données du Réseau-Rivière du MDDEFP, l’Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord (APEL) a réalisé une application cartographique illustrant la qualité de l’eau des rivières du bassin versant de la rivière Saint-Charles. Compilant cinq années d’analyses de qualité de l’eau, la carte interactive est un outil convivial qui permet de dresser un portrait de l’état de santé des rivières au fil des ans. La carte peut être consultée en cliquant sur l’image ci-contre.

SOURCES

ASSOCIATION POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT DU LAC SAINT-CHARLES ET DES MARAIS DU NORD (APEL). 2012. Suivi des rivières du bassin versant de la rivière Saint-Charles – Campagne 2011, Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord, Québec, 133 pages.

ASSOCIATION POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT DU LAC SAINT-CHARLES ET DES MARAIS DU NORD (APEL). 2011. Suivi des rivières du haut-bassin de la rivière Saint-Charles – Campagne 2010, Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord, Québec, 38 pages + 1 annexe.

ASSOCIATION POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT DU LAC SAINT-CHARLES ET DES MARAIS DU NORD (APEL). 2009. Étude limnologique du haut-bassin de la rivière Saint-Charles, rapport final, Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord, Québec, 354 pages.

CIMA +. 2007. Lac Des Roches, réservoir d’eau potable de la ville de Québec. Étude préliminaire : Diagnose écologique. Cima +, Saint-Romuald, 51 pages.

CONSEIL DE BASSIN DE LA RIVIÈRE SAINT-CHARLES (CBRSC). 2009. Qualité de l’eau de la rivière Lorette, 32 pages.

CONSEIL DE BASSIN DE LA RIVIÈRE SAINT-CHARLES (CBRSC). 2009. Réalisation d’un état de référence des concentrations d’ions chlorures et de la conductivité du bassin versant de la rivière des Hurons. 33 pages.

DIONNE N. ET C. MEUNIER. 2009. Qualité de l’eau de la rivière Nelson. Conseil de bassin de la rivière Saint-Charles, 76 pages.

DURETTE, M. ET F. MORNEAU. 2002. Problématique d’érosion dans la rivière des Hurons. APEL du lac Saint-Charles et des Marais du Nord. 14 pages + annexes.

HÉBERT, S., 2010. Qualité bactériologique de sites potentiels de baignade dans le Saint-Laurent, été 2009, Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Direction du suivi de l’état de l’environnement, 8 p.

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MEUNIER, C. ET M. GRENIER. 2009. Intégrité écologique de la rivière des Sept Ponts, déterminée par l’Indice Diatomées de l’Est du Canada (IDEC). Rapport final présenté par Cima + à la Ville de Québec. Québec, 9 p. + 2 annexes.

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Mis à jour le 16 février 2015.

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