Devenir Membre
Retour vers le haut

3.4 Herpétofaune

Au Québec, les reptiles et les amphibiens sont les groupes ayant la moins grande biodiversité, l’herpétofaune comprenant seulement 38 espèces (Desroches et Rodrigue, 2004). Toutefois, ce petit groupe d’amphibiens et de reptiles comprend la plus grande proportion d’espèces en péril (Atlas des amphibiens et reptiles du Québec, 2011). Environ 50 % des espèces sont sur la liste des espèces fauniques menacées ou vulnérables au Québec. Ce malheureux statut est surtout relié à l’activité humaine. La fragmentation et la perte de leurs habitats causées par l’urbanisation et l’exploitation des milieux naturels (agriculture, foresterie, etc.) sont les principales causes de leur déclin (Atlas des amphibiens et reptiles du Québec, 2011).

Le tableau 3.4.1 indique les espèces recensées lors de différents inventaires et études complétées sur le territoire de l’OBV de la Capitale. On compte 20 espèces d’herpétofaune recensées sur le territoire, dont 9 espèces de l’ordre des Anoures (grenouilles, rainettes et crapauds), 5 espèces de l’ordre des Urodèles (grenouilles, rainettes et crapauds), 3 espèces de l’ordre des Testudines (tortues) et 3 espèces du sous-ordre des Squamates (couleuvres).

Tableau 3.4.1 : Liste de l’herpétofaune recensée sur le territoire de l’OBV de la Capitale (Argus, 2001; CDPNQ, 2010; CAGEQ, 2009; CBRCR, 2009; Dubé, 2003; Gagnon et Gilbert-Gagnon, 2004; CBRSC et FAPAQ, 2004; MTQ et VQ, 2003; Desseau-Soprin, 2003, Génivar 2009).

La tortue des bois (Glyptemis insculpta)

Cette petite tortue que l’on reconnaît facilement grâce à son cou et ses pattes oranges est une espèce vulnérable au Québec. Les principales menaces à la survie de la tortue des bois sont la dégradation et la destruction de son habitat, les morts accidentelles dues aux transports routiers (machinerie agricole, voiture, etc.) et la capture d’individus à des fins de commerce ou de collection (MRNF, 2010). Au Québec, la répartition de cette tortue est irrégulière et associée aux cours d’eau sinueux dont le fond est sablonneux et pierreux. Étant la plus terrestre des tortues québécoises, elle passe l’été dans les aulnaies, les parterres de coupes et dans les bois, restant à proximité d’un cours d’eau pour réguler sa température au besoin. La tortue des bois fait l’objet d’un suivi au Québec. Il est donc possible de déclarer les observations au CDPNQ (Centre de données sur le Patrimoine naturel du Québec) ou à l’Atlas des amphibiens et reptiles du Québec (MRNF, 2010).

Grenouille verte (Rana clamitans)

La grenouille verte est largement répandue au Québec et dans les autres provinces du Canada. Elle n’est jamais bien loin des cours d’eau et se nourrit d’une grande variété d’insectes. On reconnaît la grenouille verte par ses très gros tympans et ses crêtes dorsolatérales proéminentes (Attention grenouilles, 2010). De couleur généralement verte, elle peut aussi prendre des teintes bronze ou brune et son ventre est blanc. Le cri de la grenouille verte est un gong nasillard et profond, à ne pas confondre avec la grenouille du nord dont le cri ressemble à celui de la grenouille verte, mais qui est répété en série (Attention grenouilles, 2010).

Triton vert (Notophthalmus viridescens viridescens)

Ce petit animal de 14 cm au stade adulte vit dans les plans d’eau calmes, les étangs, les milieux humides et les zones boisées. On reconnaît le triton vert à sa couleur olive, à son ventre jaune et à ses nombreux points noirs sur le dos. Le juvénile du triton vert, que l’on appelle l’Elfe rouge, est de couleur orangée à rouge brique parsemé de points rouges encerclés de noir sur le dos. Cet urodèle a un cycle de vie à trois stades. Le stade larvaire se passe en milieu aquatique qu’ils ne quittera qu’une fois passé au deuxième stade, le stade terrestre. La larve évolue pour devenir l’Elfe rouge et le restera pendant deux ou trois ans avant de retourner à l’eau pour entamer son dernier stade, celui de l’adulte. Il a une longévité estimée entre 12 et 15 ans. Se nourrissant surtout d’invertébrés, le triton vert est la proie de nombreux oiseaux, mammifères et poissons qui sont souvent découragés par les toxines sécrétées par sa peau (Riemland, 2000).

 

SOURCES

ARGUS. 2001. Mise en valeur du littoral de l’agglomération de la Capitale Nationale du Québec, Élaboration d’un cadre d’analyse régional. 71p.

ATLAS DES AMPHIBIENS ET REPTILES DU QUÉBEC. 2011. Importance de l’herpétofaune du Québec, En ligne. http://www.atlasamphibiensreptiles.qc.ca/, Consulté le 30 juin 2011.

ATTENTION GRENOUILLES. 2010. Identifier les grenouilles – La grenouille verte, En ligne: https://www.naturewatch.ca/frogwatch/fr/grenouille-verte/. Consulté le 25 juillet 2011.

CENTRE DE DONNÉES SUR LE PATRIMOINE NATUREL DU QUÉBEC. (CDPNQ). 2010. Occurrence d’espèces fauniques à statut sur le territoire de l’OBV de la Capitale, tiré du répertoire de données en décembre 2010. 10 pages.

CONSEIL DE BASSIN DE LA RIVIÈRE DU CAP ROUGE. (CBRCR). 2009. Portrait du bassin versant de la rivière du Cap Rouge. 2009. 106 p.

CONSEIL DE BASSIN DE LA RIVIÈRE SAINT-CHARLES (CBRSC) ET SOCIÉTÉ DE LA FAUNE ET DES PARCS DU QUÉBEC (FAPAQ). 2004. Inventaire 2004.

CORPORATION D’ACTIONS ET DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU QUÉBEC (CAGEQ). 2009. Caractérisation du ruisseau du Moulin. Conseil de quartier du Vieux-Moulin, Québec, 39 pages.

DESROCHES, J.F. ET RODRIGUE, D. 2004. Amphibiens et reptiles du Québec et des maritimes. Éditions Michel Quintin. Waterloo, Québec. 288 pages.

DESSEAU-SOPRIN. 2003. Projet de réaménagement à quatre voies séparées de la route 175 entre les kilomètres 60 et 84, municipalité de Stoneham-et-Tewkesbury, étude d’impact sur l’environnement déposé au ministre de l’Environnement du Québec, Rapport principal version finale, Québec, n/réf. 852144-100-ENV-0002-03, 304 pages. En ligne: http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/mandats/r175-60_227/documents/60-84/PR3-1-PRINC.pdf. Consulté le 9 février 2015.

DUBÉ, C. 2003. Inventaires 2002-2003, Conseil régional de l’environnement – Région de la Capitale nationale.

GAGNON, C. ET GILBERT-GAGNON, A. 2004. Inventaires fauniques et caractérisation des habitats de la moyenne Saint-Charles, Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des marais du Nord, 161 p.

GENIVAR. 2009. Étude de préfaisabilité pour des travaux de restauration des berges le long du fleuve à Saint-Augustin-de-Desmaures. Rapport final de GENIVAR Société en commandite à la Fondation québécoise pour la protection du patrimoine naturel.60 p. et annexes.

MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DE LA FAUNE (MRNF). 2010. Liste des espèces menacées ou vulnérables au Québec, «Tortue des bois», En ligne: http://www3.mffp.gouv.qc.ca/faune/especes/menacees/fiche.asp?noEsp=71. Consulté le 9 février 2015.

MINISTÈRE DES TRANSPORTS (MTQ) ET VILLE DE QUÉBEC (VQ). 2003. Prolongement de l’axe du Vallon, étude d’impact sur l’environnement, vol. 1, tome 2, rapport final préparé par le Groupe HBA experts-conseils, février 2003. En ligne: www.bape.gouv.qc.ca/sections/mandats/du_vallon/documents/pr3-2-0-final.pdf. Consulté le 13 juillet, 2011. pp. 33-34.

RIEMLAND, S. 2000. Notophthalmus viridescens. University of Michigan Museum of Zoology. En ligne. http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/accounts/information/Notophthalmus_viridescens.html. Consulté le 27 juillet 2011.

Mis à jour le 3 février 2014

crossmenu